Le 13 avril, les États-Unis utilisaient leur super bombe à souffle contre des positions de Daech en Afghanistan. Le 14 avril, Washington refusait de participer à Moscou à une conférence internationale entre la Russie, l’Iran, la Chine, le Pakistan, l’Inde et l’Afghanistan, préparée depuis le 15 février dernier lors d’une réunion dans la capitale russe. À l’initiative de Moscou, les participants ont décidé de favoriser un rapprochement avec les talibans qui, d’une part, combattent les groupes extrémistes islamistes et, d’autre part, ont des objectifs politiques nationaux, contrairement à la volonté hégémonique et expansionniste de Daech.
Si le gouvernement afghan a lancé les bases d’un dialogue avec les talibans depuis plusieurs mois, il s’avère que Moscou et Pékin ont établi depuis trois ans des contacts avec les rebelles afghans en vue de créer les conditions d’une réconciliation nationale autour de trois principes : reconnaissance de la Constitution, désarmement, réconciliation nationale. Jusqu’ici, les talibans ont refusé toute négociation tant que l’armée américaine et ses alliés de l’Otan seront présents sur le territoire afghan. Mais ils reconnaissent que l’implication de la Russie et de la Chine « modifie les règles du jeu ».
Les pays participant à la conférence de Moscou – Afghanistan, Russie, Iran, Inde, Pakistan, Chine et des pays d’Asie centrale – ont tout intérêt, du fait de leur frontière avec l’Afghanistan, à trouver les moyens de mettre fin à la menace que représente la présence de Daech et de l’État islamique dans ce pays. Le retour de la Russie et de la Chine dans le jeu afghan ne peut que renforcer le processus de paix initié par le régime de Kaboul qui ne contrôle aujourd’hui que 60 % environ du territoire. Sur les 13 500 soldats que compte l’Otan en Afghanistan, 6 700 sont toujours engagés sur le terrain, auxquels s’ajoutent 1 700 forces spéciales américaines.