Le réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique demande à la France de lever le secret défense sur l’assassinat de Thomas Sankara, en appui à la démarche du juge burkinabè François Yaméogo, chargé de l’enquête, qui vient de lancer une commission rogatoire à cet effet.
Dans son communiqué, le réseau souligne « le sérieux et l’intégrité du juge », dont la demande doit faire l’objet de toute la considération des autorités compétentes françaises. Cela n’avait pas été le cas pour la requête présentée en 2012 par des députés burkinabè, et déposée par les députés écologistes et du Front de gauche à l’Assemblée nationale française. Le communiqué rappelle que Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, avait alors répondu : « Une telle commission d’enquête n’aurait aucun pouvoir pour conduire des investigations dans un autre État. » Ajoutant : « La procédure judiciaire désormais ouverte au Burkina » lui semble « l’instrument juridique le plus approprié pour rechercher les responsables de cette affaire ». Le souhait de Bartolone est donc exaucé. Depuis le début de l’instruction il y a deux ans, le juge Yaméogo a auditionné une centaine de personnes et en a inculpé près d’une dizaine.
Le réseau, déjà présent dans plusieurs pays européens et africains, exhorte enfin les organisations françaises et étrangères des droits de l’homme, les partis politiques et les associations de la société civile soucieux de justice à faire pression sur le gouvernement français pour que soit satisfaite la demande du juge burkinabè.