« Le risque d’atrocités de masse au Soudan du Sud est très élevé, notamment du fait de la recrudescence des discours haineux et de l’incitation aux violences ethniques constatée depuis quelques semaines », a averti le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon. Dans un document confidentiel adressé au Conseil de sécurité, dont l’Agence France-Presse a eu connaissance, Ban Ki-moon ajoute que la constitution d’une force de protection régionale pour épauler la Mission de l’Onu au Soudan du Sud (Minuss) prend du retard. En effet, Juba est plus que réticente quant au déploiement d’une force de 4 000 hommes, essentiellement africaine, ayant pour mandat de protéger les civils, conformément à une résolution du Conseil de sécurité. Or ; si les 13 000 soldats et 2 000 policiers de la Minuss emploient « tous les moyens nécessaires » pour protéger les civils, « il doit être bien compris que les opérations de maintien de la paix des Nations unies n’ont pas l’amplitude, les effectifs ni les capacités nécessaires pour intervenir en cas d’atrocités de masse ». Le secrétaire général se plaint par ailleurs de « constantes restrictions à la liberté de circulation » des Casques bleus. De toute évidence, le président Salva Kiir ne souhaite pas de témoins au cas où la situation continuerait de se dégrader.