La Croix-Rouge internationale s’est déclarée inquiète de l’état de santé de deux prisonniers palestiniens, en grève de la faim depuis plus de 50 jours. Anas Shadid, 20 ans, et Ahmad Abu Farah, 29 ans, originaires du village de Surif, dans le district d’Hebron, en Cisjordanie occupée, sont en « détention administrative » dans la prison israélienne de Megiddo depuis le 1er août. Sans acte d’accusation, sans procès, sans preuves indiscutables, comme le permet la loi israélienne. Ils sont également détenus en isolement. Dans un communiqué, le Comité palestinien pour les questions carcérales a donné des informations sur le mauvais état de santé d’Anas Shadid : il ne peut plus marcher, bouger, parle avec difficulté et a des pertes de mémoire. Il a dû être transporté à l’hôpital Assaf Harofeh de Tel-Aviv. Fin octobre, Abu Farah a dû être traité à l’hôpital de la prison de Ramallah.
La détention administrative permet aux autorités israéliennes de détenir les Palestiniens de trois à six mois renouvelables sans aucune preuve justifiant leur détention. De nombreux prisonniers palestiniens ont fait des grèves de la faim ces dernières années, allant jusqu’aux portes de la mort, comme Malil al-Qadi et Muhammad Balboul qui ont refusé de manger pendant plus de 70 jours. La Croix-Rouge fait l’objet de critiques pour son incapacité à agir au nom des grévistes de la faim, et des manifestations et sit-in sont régulièrement organisés par les Palestiniens devant les bureaux de l’organisation internationale. Les détentions administratives visent à affaiblir la lutte des Palestiniens en ciblant particulièrement des responsables politiques, des militants et des journalistes. Quelque 7 000 Palestiniens étaient détenus, en août dernier, dans les prisons israéliennes, dont 700 en détention administrative.