L’aviation russe a lancé une série de raids aériens en Syrie contre les « groupes terroristes ». Dans une démonstration de force sans précédent, la Russie fait usage d’équipements de pointe et d’appareils de combat efficaces.
Nul doute que l’armée russe a choisi de l’armement solide, capable de tenir tête aux armes occidentales. En effet, pour une première intervention aussi loin de ses bases, la Russie à tout intérêt à faire étalage de sa puissance et de son efficacité militaires et se doit de ne pas faire « pâle figure » en comparaison à l’armement sophistiqué des Américains notamment.
La Russie est le premier fournisseur d’armement de l’Armée nationale populaire (ANP). L’Algérie est le troisième client mondial de l’industrie de Défense russe, et parmi les plus gros acheteurs d’armes au monde. Dans ce contexte, il est intéressant de comparer l’équipement militaire utilisé par l’armée russe sur le théâtre des opérations syrien avec l’arsenal de guerre en possession de l’ANP.
L’aviation : l’Algérie semble bien lotie
En Syrie, les Forces armées aériennes russes (les VVS), ont utilisé au moins 4 types d’appareils. Il s’agit des chasseurs multi-rôles SU-30 fabriqués par Sukhoi. Ces avions polyvalents sont réputés pour leurs performances. Au moins six d’entre eux sont engagés en Syrie.
Les SU-24 (bombardiers tactiques supersoniques) et les SU-25 (avions d’attaque et de soutien aérien) sont bien représentés avec une douzaine d’appareils chacun, selon les sources. Enfin, l’armée de l’air russe utilise également des SU-34, d’imposants chasseurs offensifs supersoniques avec un cockpit blindé, selon des images et spécifications de médias russes. Par ailleurs, des hélicoptères d’attaques de type Mil Mi-17 et Mi-24 ont été signalés sur la base aérienne utilisée par l’armée russe. En termes d’avions-cargos, l’on rapporte des ballets incessants d’Antonov AN-24, des « géants du ciel », parmi plus gros transporteurs du monde.
L’Algérie posséderait plus d’une trentaine de bombardiers SU-24 et près de 60 unités de SU-30. Les hélicoptères Mi-17 sont également en services en Algérie, ainsi que les Mi-24, notamment utilisés par l’ANP lors de la prise d’otage de la centrale gazière d’In Amenas.
Le char d’assaut T-90 : le nec plus ultra des tanks russes
En attendant la généralisation des nouvelles versions Armata, dévoilés lors de la parade militaire du 9 mai dernier, à l’occasion de la célébration de la victoire soviétique sur l’Allemagne Nazi en 1945, l’armée russe utilise les tanks de troisième génération, les T-90. Au moins 6 seraient déployés en Syrie, en compagnie de 35 véhicules blindés de transport de troupes, probablement de type BMP.
L’Algérie a commandé plus de 300 T-90 et devrait en fabriquer 200 autres, sous-licence en Algérie, selon un contrat signé en 2015, pour un milliard de dollars, rapporte le quotidien russe Vedomosti. L’Algérie serait également intéressée par la dernière version des BMP, baptisé Terminator.
La défense anti-aérienne russe : arme de dissuasion « massive »
La Russie a déployé des Pantsir S-1, ces systèmes mobiles de défense anti-aérienne rapprochée. Utiles pour la protection de l’environnement immédiat de la base aérienne en Syrie, ces éléments modernes font généralement partie d’un dispositif plus large. En effet, les Pantsir viennent en général en appui aux systèmes de missiles anti-aériens S-300 ou BUK.
Les autorités américaines ont fortement protesté contre la livraison de S-300 à la Syrie et se sont opposées à leur livraison à l’Iran. Ces systèmes sol-air utilisés pour protéger des objectifs stratégiques sont particulièrement redoutés car ils permettent, de facto, de contrôler et d’interdire l’espace aérien dans un large périmètre (150km et jusqu’à 27 000 mètres d’altitude). Rares sont les avions capables d’y échapper, selon le constructeur russe Almaz.
De là à dire que la Russie compte les déployer en Syrie… Dans tous les cas, l’Algérie a bénéficié de la dernière génération de ce système, les S-300 PMU-2, entre autres systèmes anti-aériens performants.
Des missiles intelligents.
La presse russe vante les qualités des missiles « intelligents » de l’armée russe. En réalité, il s’agit de bombes et missiles à guidage laser. Leur précision semble redoutable, selon les vidéos de « promotion » publiées par le ministère russe de la Défense. Le plus intéressant, du point de vue algérien, réside dans le système de guidage baptisé Glonass, pour « système de navigation satellite globale » en russe, équivalent et concurrent du GPS américain. On ignore si l’ANP a acquis ce type de missiles russes mais l’Algérie posséderait leur équivalent sud-africain.