La réalisation prochaine de nouvelles cimenteries permettra à l’Algérie, à moyen terme, de combler un déficit de plus de trois millions de tonnes/an, dans un marché en pleine expansion, et d’aller vers l’international notamment vers les pays africains, assurent des professionnels du secteur.
Estimée à 18 millions de tonnes/an, la production nationale de ciment est dominée par le secteur public, notamment par le Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica) qui produit plus de 11,5 millions de tonnes par an (environ 65 %), le reste étant assuré par le secteur privé. La réalisation prochaine de nouvelles usines de ciment en vue d’augmenter les capacités nationales de production est « une bonne initiative », souligne, dans une déclaration à l’APS, Salim Gasmi, président de l’Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (Uneb), rappelant que l’Algérie importe annuellement plus de 3 millions de tonnes de ciment.
Une seule usine permettra d’assurer la production de près de 2 millions de tonnes/an de ciment et la création de 700 postes d’emploi permanents et près de 1 500 emplois indirects, estime-t-il. De plus, la situation géographique de l’Algérie en Afrique « est un atout pour s’ouvrir sur les marchés des pays africains, comme le Mali, le Niger et le Nigeria », ajoute M. Gasmi. Le président de l’Uneb relève également que l’autosuffisance en ce produit stratégique permettra la réalisation des projets dans les délais impartis sans recourir à l’importation.
Pour sa part, Abdelkrim Selmane, consultant en BTPH, estime que les besoins de l’Algérie en ciment sont tellement importants qu’il faudrait attendre 15 à 20 ans avant d’aller vers l’exportation. « Au-delà de cette période, la demande pourrait diminuer, et là on pourrait réorienter la surproduction vers l’exportation », prédit M. Selmane, soulignant la nécessité de moderniser les infrastructures portuaires nationales pour répondre aux besoins des opérations d’exportation.
Le groupe Gica compte réaliser, d’ici à 2017, quatre nouvelles cimenteries d’une capacité globale de plus de 5 millions de tonnes/an à Béchar, Oum El Bouaghi, Relizane et In Salah (Tamanrasset). En outre, il a déjà lancé l’extension des capacités de production de certaines cimenteries existantes pour faire face à la forte demande de ce matériau stratégique.