« Un peuple sans terre pour une terre sans peuple » ? Cette phrase a été maintes fois avancée par les promoteurs du projet sioniste pour justifier la création d’un État juif sur la terre palestinienne. On l’aura compris, « le peuple sans terre » n’est autre que le peuple juif dispersé à travers le monde depuis « deux millénaires ». Quant à la terre sans peuple, c’est la Palestine, présentée par eux comme un désert et une contrée dépeuplée… On sait à quoi a abouti cette grotesque contre-vérité : à l’expulsion de millions de Palestiniens de leur terre ancestrale.
Certes pour l’Autrichien Théodore Hertzel, théoricien du sionisme et athée de son état, la Palestine n’était qu’une option parmi d’autres. L’Argentine et l’Ouganda faisaient partie des territoires sur lesquels le futur État juif devait être fondé. En réponse à la demande du président Roosevelt qui l’exhortait, en février 1945, à soutenir la création d’un État israélien en Palestine, le roi Ibn Séoud répliqua qu’un tel État d’Israël devrait être créé sur le territoire allemand, en compensation à l’Holocauste perpétré par les nazis contre les juifs.
Cette question a de nouveau été posée par Herman Heinsbroek, ancien ministre néerlandais de l’Économie en 2002, qui aurait déclaré dans une interview publiée le prestigieux journal en ligne Quote : « C’était une erreur historique de donner aux juifs leur propre pays au milieu d’une région islamique […]. Il n’y a eu que des guerres depuis et il y a aussi eu une résurgence de l’antisémitisme. Mon idée est de leur donner leur propre État quelque part aux États-Unis ; ils auraient vingt-cinq ans pour installer leur État là-bas. » Lorsqu’il était en poste au ministère de l’Économie, Heinsbroek était membre du parti anti-immigration de droite, Pim Fortuyn List. Le premier ministre de l’époque était Jan Peter Balkenende, issu du parti centriste Christian Democratic Appeal, qui est considéré comme étant un fervent supporter d’Israël.