Opération ordinaire ailleurs, le recensement général de la population et de l’habitat qui devait permettre d’avoir une idée exacte du nombre d’habitants du pays, prend une tournure polémique en Côte d’Ivoire. Lancée en mars, l’opération fait l’objet de critiques diverses étayées par les rumeurs les plus folles et l’activisme des partis d’opposition. Tantôt, on accuse le gouvernement de recensement électoral déguisé, à un an et demi des prochaines élections présidentielles, qui ne s’annoncent pas sous de bons auspices. Tantôt, des rumeurs emplissent les villages dans des régions traditionnellement proches de l’ancien président Gbagbo. Aux populations rurales de ces localités, l’on fait croire que l’opération ne servirait en réalité qu’à localiser et identifier des personnes à arrêter pour leur participation présumée à la grave crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 qui avait fait officiellement 3 000 morts. Le parti fondé par Gbagbo, le Fpi a, quant à lui, appelé carrément ses militants à ne pas se faire recenser. Une épine de plus dans la chaussure déjà éprouvée de la réconciliation