Tentatives de déstabilisation par l’intox, la rumeur et la manipulation. A voir le résultat sur le terrain de cette stratégie de déstabilisation, il convient de conclure qu’elle aura été un pétard mouillé.
La rumeur, partie dans la foulée de la journée de protestation organisée par les commerçants de Tizi Ouzou, était invraisemblable. Elle était diffusé, colportée de bouche à oreille, relayée ensuite par des journaux électroniques. Comme toute rumeur, personne n’en revendiquait la paternité, mais tout le monde a participé à la colporter. La date du 2 janvier revenait avec insistance. La loi de finances 2017 devait être la cible apparente. L’action, une grève générale de 7 jours. Le mot d’ordre, personne ne sort de chez lui. Toutes les villes du pays devaient être paralysées. Un acte de désobéissance civile qui ne disait pas son nom. Tout le scénario était ressassé à longueur de journée. Les jeunes, les lycéens prioritairement, étaient les premiers destinataires de ces appels à la sédition. Les réseaux sociaux ont été astucieusement utilisés. Facebook a tourné en plein régime, mais sans que cela n’attire l’attention des adultes. Ces derniers étaient informés par les jeunes que quelque chose d’important était en préparation dès l’entame de l’année 2017. Tourné dans tous les sens, ce «mouvement» n’aboutissait nulle part. Son caractère totalement anonyme le rendait moins important aux yeux des adultes. L’absence de tout discours politique, à l’exception de la contestation de la loi de finances 2017, sa naissance en dehors de la sphère partisane et l’impossibilité d’en identifier les initiateurs, constituaient autant d’indices plaidant pour le «jeu de gamins».
Jusqu’à la veille-même du 2 janvier, personne ne donnait crédit à une quelconque grève sauvage des commerçants qui serait suivie par un mouvement de protestation citoyenne.
Tous les ingrédients du non-évènement étaient réunis. Mais les promoteurs anonymes de l’appel à la grève générale et nationale ont cru à «leur bonne étoile» jusqu’à la dernière minute. Il faut dire que leur objectif n’était pas la contestation de la loi de finances 2017 ni les intérêts des Algériens. L’idée première consistait à créer une situation d’émeute généralisée dans tout le pays, dans le but évident de fragiliser l’Etat et créer une situation de conflit entre les jeunes et le pouvoir. Il s’ensuivra une situation de pourrissement qui perdurerait du fait de l’anonymat du mouvement de protestation. Sans porte-parole ni revendication précise, le mouvement provoquerait une situation d’anarchie totale dans le pays et obligerait le gouvernement à recourir à des mesures d’exception pour rétablir l’ordre. Sachant le contexte régional dans lequel évolue l’Algérie et les «animosités» dont elle fait l’objet, une situation de chaos soutenue par des ONG étrangères et leurs relais dans le pays, serait une occasion rêvée pour des ingérences directes. Ce scénario n’est pas nouveau. Il a des précédents dans de nombreux pays arabes. On a appelé cela une «révolution» qui a atteint les objectifs que leur ont tracés leurs initiateurs. A voir le résultat sur le terrain de cette stratégie de déstabilisation, il convient de conclure qu’elle aura été un pétard mouillé. Sur les 48 wilayas et les centaines de villes que compte le pays, le plan n’a que très partiellement réussi dans un seul chef-lieu de wilaya et quelques petites villes. Un échec patent, mais qui a le mérite d’ouvrir les yeux des Algériens sur les dangers qui guettent le pays. En effet, il est clair, à bien voir comment le feu a pris à Béjaïa, comment les incidents ont été provoqués, l’incendie du bus de transport public, le saccage de certaines administrations, la provocation des forces de l’ordre et l’agressivité excessive de certains casseurs, témoignent d’une nette volonté de créer le chaos. En fait, tout a été entrepris pour donner l’impression d’une dégradation complète du climat social. Les promoteurs de ces troubles ont entraîné quelques jeunes avec eux, mais dans leur écrasante majorité, les Algériens n’ont pas donné suite à la tentative de désobéissance civile. L’échec de cette énième tentative de faire exploser le pays tient spécifiquement de la maturité de la société. Les Algériens savent que les mesures contenues dans la loi de finances sont incontournables. De plus, malgré un faible encadrement politique, la scène partisane a, par son calme et sa détermination de ne pas relayer les rumeurs, donné des signaux clairs à la société. Les promoteurs du chaos ne pouvaient s’appuyer sur aucune force politique légale. Ils ont tenté leur coup en exploitant les jeunes. Ils ont lamentablement échoué.
Nouredine Bedoui: «Les forces de l’ordre maîtrisent la situation»
Le gouvernement suit l’évolution de la situation dans la wilaya de Béjaïa, a affirmé, hier, le ministre de l’Intérieur à partir de Guelma où il était en visite de travail. Interrogé par les journalistes, Nouredine Bedoui a également indiqué que les forces de l’ordre parviennent à contenir les manifestants. Les émeutes de Béjaïa ont fait 28 blessés parmi les policiers et 40 dans les rangs des manifestants. On déplore l’incendie d’un bus de transport public et le saccage d’un véhicule de police. De son côté, le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens, Tahar Boulenouar a déclaré, le même jour, à la chaîne de télévision El Bilad, que plusieurs commerçants ont été menacés de représailles s’ils ne prenaient pas part à la grève. Sinon dans l’ensemble du pays, le mot d’ordre a été ignoré.
L’Expression
https://www.lexpressiondz.com/actualite/257516-le-flop-des-conspirateurs.html