Clovis Maksoud, diplomate, écrivain et professeur américain, est mort le 15 mai 2016 à l’âge de 89 ans. Fervent avocat de l’unité arabe, il avait été pendant des années représentant et ambassadeur de la Ligue arabe aux États-Unis et à l’Onu. Il était aussi un soutien indéfectible de la Palestine et de la cause afro-asiatique. En dépit de la division du monde arabe, de l’occupation américaine de l’Irak, de la colonisation rampante de la Palestine, de l’agression atlantiste contre la Libye, de la guerre civile libanaise, du conflit syrien et, last but not least, de la dérive confessionnelle des élites dirigeantes soumises à des agendas extérieurs, il n’avait pas varié d’un iota dans son credo panarabiste. La fin tragique des expériences nationalistes, notamment en Égypte nassérienne, en Irak et en Syrie (baasistes), parallèlement à la montée en puissance de l’intégrisme wahhabite, était loin de le démoraliser. Jusqu’à son dernier souffle, il ne voyait pas de salut en dehors d’une stratégie d’intégration régionale multidimensionnelle qui transformerait le monde arabe en un acteur majeur dans le concert des nations, et non pas, comme c’est le cas actuellement, un champ de confrontation entre des acteurs étrangers.