« Les perspectives de changement en 2013 en Iran » après le retrait de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran de la liste des organisations terroristes des Etats Unis, était le thème d’une conférence internationale samedi 17 novembre, au CNIT de La Défense, près de Paris en présence de Maryam Radjavi qui fait de plus en plus figure du leader la plus crédible de la résistance démocratique à la théocratie de Téhéran.
Cette conférence organisée par le Comité français pour un Iran démocratique (CFID) était présidée par son coprésident, le magistrat et ancien député François Colcombet. Le CFID est composé de plusieurs dizaines d’élus et d’anciens élus français. Le député Dominique Lefèbvre vice-président du Comité parlementaire pour un Iran démocratique et laïque (composé de nombreux députés toutes tendances confondues) a fait une intervention très applaudit sur l’histoire de la Résistance iranienne en France. Plusieurs intervenants venaient des Etats-Unis, des démocrates comme des républicains qui ont œuvré en faveur de la reconnaissance de la Résistance iranienne, notamment Patrick Kennedy, l’ancien président du parti démocrate Ed Rendell , ou l’ancien sénateur Robert Torricelli, mais aussi Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York, Michael Mukasey, ministre de la Justice jusqu’en 2009, la franco-colombienne Ingrid Betancourt. Le monde arabe était largement représenté avec Sid Ahmed Ghozali, ancien chef du gouvernement d’Algérie, une forte délégation du parlement égyptien, des opposants syriens et la présence remarquée du Cheikh Teissir al-Tamimi l’ancien juge suprême palestinien qui était venu apporter la solidarité affirmé du peuple palestinien à la résistance iranienne.
Les orateurs ont mis l’accent sur le programme en 10 points de Mme Radjavi qui est porteur des valeurs universelles de la démocratie et estimé que l’opposition sous sa direction était une alternative crédible au régime des mollahs qui doit être reconnue et soutenue par la communauté internationale.
L e point fort de cette conférence est incontestablement l’intervention de Maryam Radjavi qui prononce clairement le mot « renversement » du régime iranien.
Le retrait des Moudjahidine du peuple de la liste noire des organisations « terroristes » des Etats-Unis a « changé le rapport de forces » en Iran, ouvrant la voie à l’émergence d’un mouvement « capable de renverser les mollahs », a affirmé la dirigeant de la résistance iranienne devant une assemblée enthousiastes de 3000 personnes composée d’Iraniens et de citoyens français, et de toute origine qui suivent depuis longtemps le parcours de cette résistance peu commune qui a réussi par la force de la justice faire reculer le Département américaine et à contraindre les grande puissance à retirer ce mouvement des listes noires.
« La sortie (des Moudjahidine du Peuple) de la liste du terrorisme a délivré de vingt ans d’entraves un mouvement compétent capable d’être l’axe d’un grand bouleversement », a déclaré la présidente du Conseil national de la résistance iranienne.
Le régime, a-t-elle expliqué, se débat dans une quintuple crise, composée du mécontentement explosif et réprimé de la société, de la révolte du peuple syrien, de la lutte pour le pouvoir au sommet du régime où les factions s’entredéchirent, de l’impasse du programme nucléaire et de la faillite économique. Si les mollahs reculent face à la montée de ces crises, ils ouvrent la voie à l’insurrection populaire et à l’effondrement de leur régime. S’ils persistent dans la politique actuelle, il se dirige vers une confrontation et une collision avec la communauté internationale qui conduira à la chute des mollahs. Mais le renversement des mollahs ne se fera pas tout seul. Il est nécessaire d’avoir un mouvement organisé pour mettre en valeur les conditions parvenues actuellement à maturité et les diriger vers une victoire sans appel.
La sortie de l’Ompi de la liste terroriste américaine, a assuré Mme Radjavi, donne justement à ces crises la couleur du renversement et a changé le rapport de force entre le mouvement de la résistance et le régime. Elle fait monter le moral et revenir la confiance dans la société iranienne, en particulier chez les jeunes. Elle permet au mouvement à l’intérieur du pays de renouveler ses forces, de multiplier ses unités de résistance et de les relier entre elles.
« Le résultat hors norme qui découle de cette situation peut se résumer en une phrase : le temps du renversement des mollahs est arrivé », a lancé Mme Radjavi.
« Un instant rare et exceptionnel vient de s’offrir dans l’histoire de notre lutte et il faut à tout prix réaliser le renversement. On peut et on doit le faire », a-t-elle lancé.
Rappelant que pour éviter son renversement « la dictature des mollahs exécute par groupes entiers, les uns après les autres. Le nombre des exécutions depuis le début de l’année se monte à 445. Ces dernières semaines, Sattar Behechti a été tué sous la torture à Téhéran. Le crime de Sattar, cet ouvrier héroïque, était d’avoir posé aux mollahs cette simple question du peuple iranien : « pourquoi ne quittez-vous pas le pouvoir ? » Oui, tout le problème est là : faire descendre les mollahs de leur chaire du pouvoir, et nous, nous les obligerons à en descendre. »
Mme Radjavi a toutefois une nouvelle fois dénoncé « la complaisance » d' »une partie de la politique occidentale vis-à-vis de l’Iran ». Aux Etats-Unis, le gouvernement de M. Obama qui vient d’être réélu, a-t-elle enchainé, avait officiellement opté ces quatre dernières années pour la complaisance avec le régime iranien. Cette politique a échoué et abouti à offrir une chance en or de quatre années supplémentaires au programme atomique des mollahs, elle a offert la souveraineté de l’Irak au fascisme religieux et elle a laissé le champ libre aux mollahs et à leurs agents en Irak pour réprimer et massacrer les Achrafiens. Mme Radjavi a émis le vœu que pour son second mandat, le gouvernement Obama aura tiré des leçons de l’échec et des dégâts colossaux de la complaisance pour les peuples d’Iran, d’Irak et de toute la région et qu’il adoptera une politique de fermeté. Elle a espéré qu’il respectera la volonté du peuple iranien de renverser la dictature religieuse.
« Ce que nous avons à dire, a-t-elle martelé, c’est qu’il faut mette un terme à toute cette histoire : Démantelez les réseaux funestes des agents de renseignements du régime dans les pays occidentaux ! Rompez vos relations politiques avec la tyrannie du guide suprême et fermez ses ambassades ! »
Le retrait de l’OMPI de la liste américaine des organisations terroriste sur une décision de Hillary Clinton le 29 octobre dernier fait suite à la décision de justice de la Cour d’appel de Washington qui a estimé que l’inscription de l’OMPI était illégale et avait ordonné à la secrétaire d’Etat de réviser cette inscription avant le 1er octobre.
Les déclarations de Mme Radjavi démontre que l’opposition iranienne vient de changer d’étape et est propulsé dans la phase terminale de sa stratégie de renversement, ce qui n’est pas pour rassurer les mollahs en Iran.
(avec les agences)