Les études à domicile connaissent un engouement sans précédent. Mais en l’absence de tout contrôle officiel des connaissances, le risque est grand qu’elles ne forment que des générations d’ignorants…
120 Etats-Unis : l’école à la maison
Les Etats-Unis sont connus et reconnus pour la qualité de leurs universités (ainsi que pour le coût des études, extrêmement élevé). Ils ont également une méthode originale d’éducation décentralisée jusqu’au lycée (High School). Chaque Etat peut légiférer à ce sujet. Il est également possible de pratiquer le « Teaching at Home » (apprendre à la maison), autorisé dans de nombreux Etats et qui implique une règlementation particulière. A ce propos, il n’y a aucune obligation concernant les matières enseignées, les notes données (ou non) et vérifiées (ou non). On observe aujourd’hui, en même temps qu’une augmentation du « Home Schooling », un renforcement du lobbying qui propose d’établir un minimum de contrôle de ce mode d’enseignement.
Dans onze Etats, les familles sont libres de ne pas s’enregistrer auprès d’un district ou d’une agence d’Etat précisant que leurs enfants suivent des cours à la maison. Quatorze Etats ne spécifient aucune matière obligatoire et seulement neuf Etats exigent que les parents enseignants détiennent au moins un baccalauréat ou l’équivalent pour pouvoir se charger de l’éducation de leurs enfants. Dans la moitié des Etats, les enfants scolarisés à la maison n’ont pas besoin de passer un examen standard et ne connaissent donc aucune sorte de vérification formelle.
Autrefois concentré surtout au sein des familles religieuses, ce phénomène s’élargit, incorporant des parents qui veulent échapper aux examens et au cursus d’études pratiqués dans les écoles de leur Etat. De 1,5 million d’enfants « scolarisés » à la maison en 2006-2007, le nombre est passé à 1,8 million en 2011-2012. La tendance est donc d’établir un minimum d’inspection et de règlements, en dehors de ceux établis par les parents.
Il faut noter par ailleurs que les écoles pour les jeunes enfants et les adolescents américains ne sont pas en nombre suffisant et ne dispensent pas un enseignement de qualité nécessaire et suffisante à former des générations susceptibles de penser par elles-mêmes. La recrudescence de jeunes éduqués « chez eux », sans aucune vérification étatique, est susceptible d’aggraver une absence déjà constatée de conscience collective, de culture scientifique et internationale. Sur ce dernier sujet, les Américains se montrent déjà particulièrement ignorant. Inquiétant…