Auteure d’un livre « Guantanamo, l’erreur d’Obama » publié en 2013, j’ai montré les éléments internes américains qui ont donné du président Obama une image hésitante et faible sur ce dossier. Il est nécessaire de poursuivre l’analyse en ce qui concerne le dossier chaud du moment, l’Ukraine.
1°) les Européens n’ont globalement pas intérêt à la mise en œuvre réelle de sanctions économiques, dépassant le stade du symbole.
2°) la suspension provisoire de la Russie du G8 est une plaisanterie protocolaire
3°) l’Ukraine et ses nouvelles autorités n’ont nul intérêt à la continuation du bras de fer avec Moscou. En fait nous leur rendrions un très mauvais service en insistant : les industries ukrainiennes ont un marché énorme d’entretien du matériel militaire russe vendu dans de très nombreux pays tiers. L’Ukraine est absolument condamnée à recréer des relations pacifiées avec la Russie.
4°) poursuivre dans la voie de l’excitation est un mauvais service à rendre à l’Ukraine nouvelle et à la vieille Europe.
5°) les observateurs OSCE pour la période de l’élection présidentielle notamment (acceptés par la délégation russe à Vienne) peuvent être un excellent moyen d’offrir une porte de pacification du climat, à condition que leur mandat soit appliqué de façon équilibrée: il y aura un candidat du parti des régions, qui lui aussi est menacé par la branche la plus extrême des nouvelles autorités de Kiev. Pacifier ce climat, à l’égard du candidat en question est possible et sera un gage pour Moscou.
6°) il serait utile de diminuer le niveau de show de la visite de ce mercredi à Bruxelles, afin de restaurer une image de visite dans un pays allié et non l’inverse
Anne-Marie Lizin
Présidente honoraire du sénat belge
www.lizin.org