La lutte s’intensifie contre les groupes djihadistes de plus en plus influents. Quelque 100 000 religieux et théologiens ont signé, fin juin, une fatwa fondée sur le Coran condamnant le terrorisme islamiste. Le texte doit être diffusé dans les écoles coraniques et sur les médias sociaux afin de déradicaliser les jeunes tentés par l’activisme des groupes djihadistes de plus en plus présents dans le pays.
De son côté, le gouvernement a procédé à des arrestations massives : plus de 11 000 personnes, dont, selon les autorités, 145 militants radicaux, membres pour la plupart de Jamaat-ul Mujahideen Bangladesh, formation interdite depuis 2005. Selon le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) qui a critiqué cette opération « aveugle », 2 100 de ses membres et militants auraient également été arrêtés au cours des rafles.
Cependant, quelles que soient les dérives du gouvernement, le danger intégriste terroriste est bien réel. Depuis trois ans, les meurtres au nom de l’islam de militants laïcs, d’hindous, de chrétiens et autres membres de la société civile, par des membres de groupes affiliés à l’État islamique ou Al-Qaïda, ne cessent d’augmenter, tandis que la radicalisation s’étend dans les écoles coraniques, mais aussi dans les institutions publiques, les universités, les écoles supérieures, de médecine ou d’ingénieurs. La stratégie des djihadistes est clairement de détourner les jeunes élites du pays.
Au cours des 18 derniers mois, 48 assassinats, dont 28 revendiqués par Al-Qaïda, ont été perpétrés dans tout le pays, dont 89 % des 168 millions d’habitants sont musulmans.