Pendant deux décennies, la ville a été dirigée par des maires soit républicains, soit républicains devenus “indépendants” (Rudolf Guliani de 1994 à 2001 et le milliardaire Michael Bloomberg, de 2002 à 2013).
Le premier, qui se vante d’être le « sauveur » de la ville dans le catastrophe de 11 novembre 2001, est surtout rappelé par des sites de pompiers de New York comme étant le maire ayant négligé de leur fournir l’essentiel : des masques, des téléphones portables et autres outils qui auraient pu les sauver pendant la tragédie des Twins Towers et au cours des semaines suivantes. Beaucoup d’entre eux décédèrent à l’époque, et ils meurent encore aujourd’hui des suites de la pollution contre laquelle le maire n’avait rien fait. Quant à M. Bloomberg, il affirme avoir « nettoyé » la ville de la criminalité – non, pas la ville, seulement le quarter de Manhattan – mais au prix de la réduction des dépenses sociales et culturelles : fermeture des bibliothèques, des crèches, et tant d’autres services de première importance. Il en a fait une ville sûre pour le riches, mais n’a rien fait pour les autres.
Après l’extraordinaire score du maire démocrate Bill De Blasio, qui a remporté la mairie avec 73% des voix, New York connaîtra des transformations significatives. Surtout dans le domaine de l’éducation pour tous et les services sociaux. Les riches payeront un peu plus d’impôts… De Blasio a gagné les primaires des Démocrates en affichant clairement son programme. Avec une pointe d’idéalisme, mais aussi des compétences réelles à mettre au service de la grande métropole.
De Blasio, descendant d’une famille originaire de Benevento (l’interland de Naples) a fait son apprentissage politique auprès des Sandinistes, lors d’un voyage au Nicaragua en 1988, et s’est toujours affiché à la gauche des Démocrates. Pendant sa campagne électorale, il a été fortement soutenu par sa famille, emblématique d’une certaine Amérique métissée de la côte Est. Son épouse, la noire américaine Chirlane McCray, écrivaine et poétesse, et leur deux enfants, Chiara et surtout Dante, omniprésent, et dont la coupe afro a fait couler beaucoup d’encre.
L’autre surprise de élections qui se sont déroulées le 5 novembre dernier, la victoire du candidat démocrate Terry McAiliffe comme gouverneur de l’Etat de Virginie, qui état depuis longtemps dominé par les Républicains et, du point de vue politique, quelque peu arriéré. Bonne pioche pour les Démocrates et le président Obama qui a soutenu les deux candidats.