Le président Barack Obama a fait un geste décisif en direction des jeunes immigrés illégaux : tous seront régularisés. Les Républicains l’accusent d’électoralisme outrancier.
Par un décret, annoncé par le Président Obama le 15 juin dernier, des centaines de milliers d’immigrés illégaux venus aux États-Unis quand ils étaient enfants recevront l’autorisation de rester dans le pays sans crainte d’être expulsés et avec toute liberté pour travailler.
L’Administration a expliqué que le Président a utilisé les lois existantes pour mettre en pratique ce qui relève en fait d’une décision politique et qui pourra bénéficier à plus de 800 000 jeunes gens. Obama n’a pas consulté avec le Congrès, où les républicains s’opposent de façon continue à toutes les mesures bénéficiant aux immigrés illégaux. Cette décision, bien qu’elle ne donne pas de statut légal permanent, ouvre la voie aux jeunes immigrés illégaux pour sortir de l’ombre, travailler légalement, obtenir le permis de conduire et tous les documents administratifs dont ils étaient auparavant privés.
« Ce sont des Américains dans leur cœur, dans leur tête, partout sauf sur le papier », a dit le Président en annonçant cette mesure, qu’il estime être une décision importante et urgente, permettant d’ôter la crainte de l’expulsion qui pesait jusqu’alors sur ces jeunes gens, rendant ainsi la politique d’immigration plus égalitaire, plus efficace et plus juste.
Désormais, le département de la Sécurité intérieure ne pourra plus expulser les immigrés illégaux entrés sur le territoire avant l’âge de 16 ans et ayant vécu dans le pays au minimum cinq ans, s’ils sont scolarisés dans l’enseignement primaire ou secondaire ou s’ils sont dans l’armée. Ils ne doivent pas faire l’objet de poursuites pénales et avoir un casier judiciaire vierge.
« Les gens en pleurent de joie », a déclaré Lorella Praeli, dirigeante de l’United We Dream Network, le plus grand rassemblements d’étudiants illégaux. Les Républicains, comme prévu, ont réagi avec colère, accusant le Président d’avoir outrepassé ses droits en mettant le Congrès hors jeu. Ils l’accusent d’avoir violé la loi et failli à ses responsabilités pour des raisons électoralistes. Certes, on ne peut pas nier que l’action d’Obama visait un bloc important d’électeurs, les Hispaniques. Le Pew Hispanic Center, groupe bipartisan de recherche, a effectivement estimé que plusieurs millions d’immigrés étaient concernés par cette décision et que nombre de ces jeunes habitent dans les fameux Swing States, les États « ballotage » qui sont cruciaux d’emporter s’il veut être réélu pour un second mandat.