En justifiant les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, le président américain crée une nouvelle doctrine : dans la guerre, tous les coups sont permis et justifiés.
« Non, au cœur d’une guerre, des dirigeants prennent toutes sortes de décisions. » La petite phrase de Barack Obama en réponse à un journaliste de la chaine japonaise NHK qui lui demandait s’il avait l’intention de présenter des excuses au Japon pour le bombardement atomique des villes d’Hiroshima et Nagasaki devrait rester dans les annales de l’Histoire. Parce que la position américaine exprimée par Barack Obama est négationniste d’un crime de guerre et contre l’humanité caractérisé, le bombardement d’Hiroshima et Nagasaki ayant été préparé dans le cadre du projet Manhattan et que la décision fut prise lors d’une réunion de responsables du projet et des forces armées aériennes américaines en juillet 1945. Parce que ce bombardement avait cyniquement un objectif scientifique défini par une commission avec la collaboration de scientifiques du nucléaire comme Oppenheimer, consistant à mesurer les effets physiques d’un bombardement atomique. Parce qu’en justifiant les bombardements par l’argument qu’ « au cœur d’une guerre, des dirigeants prennent toutes sortes de décisions », la « doctrine Obama » justifie les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, la violation en toute impunité des « règles » de guerre établies et de l’ONU. À partir de là, tout acte de barbarie peut donc être accepté, légalisé. Certes, la grande puissance donneuse de leçons à la planète sur les valeurs démocratiques, n’a pas pour principe de présenter des excuses pour les crimes qu’elle a commis. Une ligne seulement dans la loi de budget de la Défense de 2010 fait référence aux « violences » et « mauvais traitements » dont ont été victimes les populations autochtones du continent nord-américain exterminées. Concernant l’esclavage, Bill Clinton avait exprimé des « regrets », George W. Bush avait parlé d’ « un des plus grands crime de l’histoire », ce qui était déjà mieux mais pas suffisant. Des excuses ont été présentées par Bill Clinton en 1977 et Barack Obama en 2010, à la population afro-américaine, pour l’un, et au peuple du Panama, pour l’autre, pour les recherches monstrueuses sur la syphilis pratiquées sur les populations. Quant aux interventions meurtrières à l’étranger, Bill Clinton s’est excusé, en 1993, au nom des États-Unis pour le coup d’État à Hawai en…1893. Une exception à la règle. Viet Nam, Afrique, dont l’Afrique du Sud et le régime d’apartheid, Amérique latine, la doctrine de la « défense des intérêts et de la sécurité » des États-Unis est indéfectible. Seule puissance au monde à avoir utilisé l’arme nucléaire, les États-Unis, avec la petite phrase de Barack Obama, ont désormais une nouvelle doctrine qui les renforce dans leur politique guerrière et les met au-dessus de tout jugement ou sanction. On attendait mieux de Barack Obama qui n’avait rien à perdre, en fin de mandat, à devenir non seulement le premier président des États-Unis à se rendre à Hiroshima et Nagasaki, mais, également, celui qui aurait pu créer une brèche dans l’arrogance et le mépris qui caractérisent le rapport que la grande puissance entretient avec les peuples du monde.
Légende : « Non, au cœur d’une guerre, des dirigeants prennent toutes sortes de décisions. » La petite phrase de Barack Obama en réponse à un journaliste de la chaine japonaise NHK qui lui demandait s’il avait l’intention de présenter des excuses au Japon pour le bombardement atomique des villes d’Hiroshima et Nagasaki devrait rester dans les annales de l’Histoire.