Une manifestation a eu lieu à Pointe-Noire, deuxième ville du pays, le 17 octobre 2015. Il y a déjà eu trois blessés graves. La société civile se mobilise chaque jour davantage contre le projet présidentiel.
Arc-boutée contre le projet de nouvelle constitution pour le Congo, que le président Denis Sassou-Nguesso s’apprête à faire entériner au peuple lors d’un référendum organisé à la va-vite le 25 octobre prochain, l’opposition politique multiplie les meetings et les rassemblements. Pointe-Noire, ville pétrolière, célèbre pour son indépendance vis-à-vis du pouvoir en place, accueillait aujourd’hui 17 octobre une nouvelle manifestation de protestation contre cette future nouvelle constitution.
Les principaux ténors de l’opposition y étaient rassemblés, offrant d’ailleurs malgré eux une cible de choix pour le président. Jusqu’à présent, aucune arrestation arbitraire n’a encore eu lieu, mais chacun sait en son for intérieur à quel point la situation est volatile. L’engagement politique au Congo est à ce prix : celui de la liberté, et de la sécurité parfois. Mais qu’importe : le ras-le-bol de la population l’emporte visiblement sur les précautions, et les rassemblements se font de plus en plus importants et de plus en plus en colère.
A Pointe-Noire, au début de l’après-midi, trois hommes ont été grièvement blessés par les forces de l’ordre. Un instant inquiets sur la possibilité d’une tuerie généralisée, les responsables de l’opposition ont finalement appris qu’il s’agissait vraisemblablement d’une affaire plutôt liée à du banditisme : selon nos informations, c’est la voiture d’un policier incendiée par un manifestant qui aurait entrainé cette réaction. Usage disproportionné de la force, quoi qu’il en soit, ce qui traduit bien le climat délétère qui prévaut dans les rassemblements populaires.
La situation n’ira probablement pas en s’arrangeant à mesure que les jours vont passer et que se rapprochera cette date fatidique du 25 octobre.