Mahamudu Buhari élu mardi président du Nigeria est un ex-général âgé de 72 ans qui avait déjà dirigé le Nigeria de 1983 à 1985.
Il était jusque-là un habitué des défaites, un perdant assidu. Il a été trois fois candidat, et trois fois candidat malheureux.
Mohamadu Buhari, un musulman originaire du Nord du Nigeria, ne s’est jamais découragé.
Il a toujours cru en ses chances de revenir au pouvoir dont il s’était emparé en décembre 1983 à la faveur d’un coup d’Etat, avant de partir par un autre putsch en août 1985.
A 72 ans l’ancien général qui s’est présenté sous les couleurs de l’APC, principal parti d’opposition, va devoir jouer habilement pour maintenir intacte l’unité d’un parti qui a su mettre à profit le ralliement de nombreux transfuges du PDP, le parti du perdant Goodluck Jonathan.
Mais la sécurité reste le point le plus important qui captera l’attention de la communauté internationale.
Et on verra si le passé militaire du nouveau président sera un atout pour neutraliser la secte Boko Haram, dont les actions avaient contraint les autorités à différer la date des élections.
L’autre point sur lequel il est attendu, c’est la lutte contre la corruption qui est un véritable fléau au Nigéria.
Ses 20 mois au pouvoir avaient été marqués par la lutte contre l’indiscipline. Sous son régime, trois Nigérians condamnés pour trafic de drogue avaient été exécutés en public.
Il avait aussi fait arrêter des hommes politiques influents soupçonnés de corruption.
Ses méthodes étaient souvent jugées brutales. Son compatriote Wole Soyinka, prix Nobel de littérature, avait dénoncé la « terreur » imposée par Buhari durant son règne.
BBC News Afrique