Scott Campbell, le directeur du bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme et de la Monusco (BCNUDH), a été déclaré persona non grata en République démocratique du Congo (RDC).
Il a été expulsé le 18 octobre dernier. Cette décision, d’une rare sévérité de la part des autorités congolaises, fait suite à la publication par le BCUNDH d’un rapport détaillant les violations des droits de l’homme commises à de multiples reprises par les agents de la police nationale, entre le 15 novembre 2013 et le 15 février 2014, dans le cadre de l’opération « Likofi » (coup de poing en lingala). Cette opération vise à traquer les kulunas (groupes de criminels), souvent mineurs, qui écument Kinshasa, et sur lesquels policiers se seraient livrés à de violences aussi graves que disproportionnées, dénoncées à de nombreuses reprises par les ONG et les grandes organisations internationales présentes dans la capitale congolaise.
Le gouvernement accuse Scott Campbell d’avoir produit dans le rapport « un chapelet de contre-vérités » et « refusé systématiquement de prendre en compte les remarques et clarifications dûment documentées qui lui ont été fournies à chacun de ses rapports par les instances gouvernementales compétentes ». La situation est restée bloquée, malgré l’intervention du vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders. Saura-t-on un jour qui des Nations unies ou des autorités congolaises a le plus exagéré la situation ?