En accordant, le 14 octobre, la citoyenneté à quelque 200 000 Burundais réfugiés depuis plus de quarante ans dans le pays, la Tanzanie a pris une mesure qualifiée de « sans précédent » par le haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.
La Tanzanie avait déjà approuvé cette mesure en 2010, qui concernait à l’époque 162 000 réfugiés burundais, mais une violente campagne politique de l’opposition avait fait reculer le gouvernement. Après le Kenya, la Tanzanie accueille l’une des communautés de réfugiés les plus nombreuses d’Afrique, dont des centaines de milliers de Burundais qui ont fui les violences ethniques ayant ensanglanté à plusieurs reprises leur pays depuis quatre décennies. Et notamment en 1972 et entre 1993 et 2006, période durant laquelle la Tanzanie a accueilli près d’un million de réfugiés burundais.
Ceux qui vont recevoir la citoyenneté sont très intégrés dans le pays, notamment dans le secteur agricole. Les hésitations antérieures du gouvernement avaient eu un effet délétère sur la communauté qui avait failli perdre le droit de travailler la terre, et avait déjà vu disparaître à la fois la protection du HCR et la perspective d’être naturalisés. Le président tanzanien Jakaya Kikwete a mis fin à ce no man’s right et procédé à la première distribution symbolique de documents aux anciens réfugiés, lors de la cérémonie du 15e anniversaire de la mort du premier président, Julius Nyerere.