C’est à la demande de la Centrafrique, de l’Onu et des Etats-Unis que l’Angola a accepté d’envoyer des troupes pour participer à la mission onusienne qui est en train de s’installer dans ce pays qui devrait, à terme, compter 12 000 hommes (7 600 actuellement).
Le ministre angolais des Relations extérieures, Georges Chicoty l’a confirmé, le 29 septembre, en marge des débats de l’Assemblée générale de l’Onu, à New York. Il s’agit bien d’un changement de cap pour ce pays qui, jusqu’il y a peu, souhaitait éviter d’envoyer des troupes à l’étranger, d’une part car le pays avait vécu des longues années de conflit et il fallait permettre à l’armée de se consolider et se perfectionner en temps de paix. Et d’autre part, car le pays affirmait vouloir privilégier, pour sa part, un rôle tourné vers la médiation politique dans les conflits régionaux. Ce qui n’est vérité pas incompatible avec une mission onusienne de ce type.
L’Angola enverra donc en Centrafrique 1800 hommes, soit une unité médicale, une unité mécanisée et une motorisée, ainsi que deux bataillons. Cette décision intervient au moment où la présidente Samba-Panza est épinglée pour un présumé détournement d’un quart des dix millions de dollars offerts par la présidence angolaise afin de contribuer au maigre budget de l’Etat centrafricain. L’Angola n’a pas réagi à ces accusations et semble décidé à maintenir avec Bangui les meilleures relations.
Reste à voir si la mise en œuvre de cette offre de participation à la Minusca est en réalité conditionnée à l’entrée de l’Angola dans le Conseil de Sécurité en tant que membre non permanent. Cette élection par l’Assemblée générale est presque acquise mais pas assurée à 100%, si l’on se réfère à des cas antérieurs où des candidats officiels de l’UA à occuper ce poste n’ont finalement pas obtenu le nombre des voix nécessaire. Réponse définitive en novembre.