Plus de six mois après la tentative de coup d’État et d’assassinat du président Erdogan, le 15 juillet 2016, les procès des responsables supposés se poursuivent. Depuis cette date, 1 200 personnes ont été accusées d’avoir participé ou soutenu la tentative de putsch. Le premier procès s’est ouvert le 23 janvier dernier, où près de 300 personnes étaient jugées dans un tribunal placé sous haute sécurité, cerné par des blindés légers, des drones et des chiens renifleurs. Parmi les accusés, le prédicateur Fethullah Gülen, réfugié aux États-Unis et jugé par contumace, est considéré comme l’instigateur de cette tentative de coup d’État. Fin février s’ouvrait un nouveau procès, celui de 47 soldats et d’une dizaine de complices présumés, dont 44 sont en détention préventive et 3, encore recherchés, jugés par contumace.
Les procédures judiciaires en cours sont d’une ampleur exceptionnelle. Alors que l’état d’urgence est maintenu, 43 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de « purges » touchant tous les secteurs. Recep Tayyip Erdogan a clairement saisi l’occasion de la tentative de putsch pour non seulement réprimer de façon radicale ses opposants, mais aussi pour réduire les dépenses publiques sans contestation. À ce jour, plus de 46 000 soldats ont été exclus de l’armée et plus de 100 000 fonctionnaires ont été licenciés. Les « cerveaux » seront jugés d’ici quelques mois à Ankara. Certains, comme l’imam Fethullah Gülen, par contumace. Tant qu’il n’est pas question d’extradition aux États-Unis…