Le groupe djihadiste et terroriste Boko Haram, actif à l’origine dans le nord-est du Nigeria, et dans la région de Maïduguri, semble être aujourd’hui en grande difficulté. Les assauts répétés de l’armée nigériane l’ont forcé à sortir des villages et bourgades qu’il occupait. Du côté de la communication, rien ne va plus non plus, même si des vidéos continuent à être diffusées, montrant Abubakar Shekau… Mais lequel ?
Les Nigérians n’en finiront jamais de surprendre, y compris en ce qui concerne Boko Haram, le groupe terroriste toujours actif dans le nord du pays, dont le leader, Abubakar Shekau, apparait régulièrement dans des vidéos de propagande. Maintes fois donné pour mort, il n’en continue pas moins à apparaître régulièrement sur les ondes, agaçant jusqu’au pouvoir fédéral, à Abuja.
L’armée, taxée d’inefficacité, a fini par admettre que cet étrange phénix était en fait plusieurs personnes.Le général-major Lucky Irabor, commandant en chef de l’opération lafiya dole « La paix par tous les moyens » en haoussa –, a déclaré début septembre au magazine en ligne Daily Post : « Le véritable Abubakar Shekau est mort, le second Shekau est également mort et celui qui se fait appeler aujourd’hui Abubakar Shekau a été grièvement blessé » lors d’un raid aérien. Celui qui a permis à l’armée de terre de reprendre la forêt de Sambisa, principale base arrière de Boko Haram dans l’État de Borno et lieu où auraient été détenues, un temps, les lycéennes enlevées à Chibok en 2014.
D’aucuns se réjouiront sûrement que le bouillonnant leader djihadiste, qui renaissait mystérieusement de ses cendres sur les réseaux sociaux à chaque fois que sa mort était annoncée, ait finalement cessé de nuire. Ses hommes, en revanche, n’ont pas pu se détacher de cette personnalité finalement hors du commun. Aucun de ceux qui lui ont succédé n’est parvenu à maintenir la cohérence du groupe, harcelé par ailleurs par les militaires. Aujourd’hui, selon le général-major, Boko Haram est miné par les dissensions internes autant que par les défaites sur le terrain. Le subterfuge a donc fait long feu et les djihadistes ne contrôleraient plus que quelques localités à proximité du lac Tchad.