Ils sont 116 à croupir encore dans les geôles de Guantanamo. Ils étaient 680 en 2003.
Est-ce que la fermeture de la prison, illégale même du point de vue du droit américain, est envisageable avant la fin du deuxième mandat de Barack Obama ? Alors que les Républicains s’y opposent toujours, le rapprochement de Washington avec Cuba pourrait faciliter la restitution de ce territoire cubain que les Etats-Unis occupent depuis le début du siècle dernier, et que La Havane n’a cessé de réclamer, y compris le jour même de la récente réouverture de son ambassade à Washington, qui avait été fermée depuis 54 ans pour cause d’embargo.
Le maintien de la base dans le giron américain est couteuse, rappelait récemment Obama, qui a estimé à 3 millions de dollars le cout de chacun des prisonniers encore détenus dans la base. Peu avant l’invasion de l’Afghanistan, des pourparlers très informels avaient été engagés avec Cuba pour étudier les modalités de la restitution de la base, avec ou sans les infrastructures existantes à l’époque – infrastructures qui auraient pu être détruites avant le départ des forces navales américaines qui géraient la base jusqu’alors. Avec le transfert des prisonniers à Guantanamo, à partir de 2002, un commandement interarmes avait été constitué sur la base, dirigée directement par le Pentagone.