La représentante du Secrétaire général de l’Onu en charge de la question des conflits armés et des enfants, Leila Zerrougui, recommande d’inclure l’armée d’occupation israélienne dans la liste noire onusienne des organisations et des pays « terroristes ». Israël exerce, à travers ses soutiens et ses lobbies, des pressions sur le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, pour l’empêcher de franchir ce pas.
Leila Zerrougui, qui est à l’origine de ce rapport, est une ancienne magistrate algérienne et une experte internationale reconnue en matière de droits de l’homme et en administration de la justice. Le 13 juillet 2012, elle est nommée représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu pour le sort des enfants en temps de conflit armé.
Précédemment, Leila Zerrougui a été membre du Groupe de travail sur la détention arbitraire au Conseil des droits de l’homme des Nations unies depuis l’année 2001, et elle a été présidente et rapporteure du Groupe de travail de l’année 2003 jusqu’au mois de mai 2008. Elle avait auparavant servi en tant que membre expert d’un certain nombre de groupes de travail et de comités de la Commission des droits de l’homme.
C’est elle qui a eu l’audace, au moment où les médias mainstream diabolisaient le régime syrien et qualifiaient les groupes terroristes qui le combattaient comme des « groupes d’opposition démocratiques et pacifiques » de tirer la sonnette d’alarme et de dénoncer l’embrigadement des enfants syriens par les groupes terroristes dans leur entreprise de renverser le régime de Damas.
Le 22 juillet 2013, de retour d’un déplacement de trois jours en Syrie, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés a indiqué, au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations unies à New York, elle avait déclaré qu’il « était évident que des enfants occupent différentes fonctions dans les groupes armés qui se battent dans le conflit en Syrie. Même s’il est difficile d’avoir des chiffres exacts en raison de la difficulté d’accéder aux zones de combat, nous collectons de plus en plus d’informations sur les enfants utilisés par les combattants », a-t-elle précisé.
Elle a précisé que « les informations qu’elle a récoltées depuis un mois au cours de ses déplacements en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Turquie et en Iraq s’avéreront précieuses lorsqu’il s’agira, une fois la paix retrouvée, de poursuivre les responsables de recrutements d’enfants soldats. »
« J’ai répété avec insistance à tous mes interlocuteurs que le recrutement d’enfants dans les conflits armés est un crime de guerre et que les responsables de ces recrutements seront jugés tôt ou tard », a déclaré la Représentante spéciale.
Dans quelques jours, son rapport sera finalisé et publié. La liste noire comprendra notamment les groupes takfiristes de Daesh, d’Al-Qaïda et de Boko Haram, ainsi que des pays africains comme la République du Congo ou la République centrafricaine.
Elle sera bientôt publiée en annexe du rapport spécial de Ban Ki-moon, au sujet des conflits armés et des enfants. L’armée israélienne devait elle aussi inclue sur la liste des organisations terroristes. Si, bien entendu, Ban Ki-moon aura le courage de ne pas coucher devant Israël et ses soutiens occidentaux.
Le rapport, basé sur des enquêtes de terrains, est accablant pour Israël. Il comprend de vives critiques sur la façon dont « Israël » traite les enfants et mentionne le fait que, selon les chiffres des Nations unies, plus de 500 enfants ont été tués et 3.300 ont été blessés lors de la guerre israélienne contre Gaza l’été dernier.
Un sénateur américain menace l’Onu
Sentant l’effet ravageur de ce rapport, le premier ministre israélien Netanyahu a évoqué la question lors de sa rencontre mercredi 27 mai avec le sénateur républicain Lindsey Graham qui se trouve actuellement en Israël.
« Si l’Onu inscrivait Israël sur la liste, au même titre que les organisations terroristes… ce serait un scandale qui ne resterait pas sans réponse », a-t-il affirmé. Inutile de souligner que le sénateur républicain Graham fait partie des « amis inconditionnels » d’Israël.
Graham a également annoncé que « si l’Onu continue d’être hostile envers Israël, elle risque une confrontation avec le Congrès américain et la suspension de l’aide américaine, soit le quart de son budget actuel ».