Jusqu’à présent, l’assassinat de Moughnieh avait été attribué aux agents du Mossad. Mais les récentes « révélations », basées sur les aveux d’« anciens fonctionnaires du renseignement américain », soulignent que la CIA a été fortement impliquée dans cette opération et que Bush avait donné l’ordre de tuer Moughnieh. Pourquoi le feu vert à la publication de ces informations a-t-il été donné maintenant ? Et par qui ?
Le 30 janvier, Adam Goldman et Ellen Nakashima rapportent dans le Washington Post leur version de l’assassinat en 2008 d’Imad Moughnieh, le chef des opérations extérieures du Hezbollah. Le même jour, Jeff Stein rapporte la même histoire dans Newsweek. Avec cependant quelques différences dans les détails.
Imad Moughnieh est mort d’une explosion d’un pneu de secours. Le pneu a été bourré d’explosifs C4 et de billes de métal et a explosé à l’arrière de sa Toyota 4WD lorsque Moughnieh a voulu démarrer.
Jusqu’à présent, l’assassinat avait été attribué aux agents du Mossad. Mais les récentes « révélations », basées sur les aveux d’« anciens fonctionnaires du renseignement américain », soulignent que la CIA a été fortement impliquée dans cette opération et que Bush avait donné l’ordre de tuer Moughnieh.
Deux journalistes israéliens, parfois diffuseurs d’histoires fantasques au service du Mossad, versent quelques détails sans importance dans le dossier.
La principale différence entre les deux histoires principales, importante dans son implication juridique, est « qui a appuyé sur le bouton ? ». Selon la version du Washington Post, le dispositif a été déclenché à distance depuis Tel-Aviv par des agents du Mossad, le service extérieur de renseignement israélien, qui étaient en communication avec les agents sur le terrain à Damas. « La façon dont le dispositif a été mis en place, était de nature à provoquer l’objection des États-Unis et leur retrait de la partie exécutive de l’opération », selon un ancien responsable du renseignement américain.
La version Newsweek est à l’opposé de celle du Washington Post à propos de qui a appuyé sur le bouton : la difficulté d’exécuter le meurtre dépendait de la façon dont le dispositif d’explosion de la bombe sera actionné. Les agents de la CIA et du Mossad n’avaient qu’un délai de deux secondes pour actionner le dispositif d’explosion à partir du moment où ils identifient Moughnieh, depuis leurs postes de guet. Selon le plan, c’est à l’agent du Mossad qu’incombait la charge d’identifier Moughnieh, alors que c’est de la CIA qui doit appuyer sur la télécommande.
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Enfin, dans la nuit du 12 février 2008, après deux mois de surveillance soutenue, ils ont enfin pris Mugniyah seul. « Ils l’ont formellement identifié et cerné ! Cliquez. Un, mille, deux, mille… ka boom. »
Ainsi, dans la version Newsweek, un gars de la CIA est coupable d’assassinat tandis que dans la version du Washington Post, c’est quelqu’un à Tel-Aviv qui devrait être pendu pour cela.
Selon Elie J. Magnier qui, en 2008, a rapporté l’histoire du côté syrien, la version de Newsweek est plus correcte. Magnier avait aussi quelques détails supplémentaires dans ses tweets aujourd’hui.
Mais à part le contenu de l’histoire, que je ne crois pas être vraiment pertinent, il y a des questions qui pourraient avoir besoin de réponses :
– Pourquoi le Washington Post a-t-il décidé de gâcher son « scoop » en le publiant vendredi plutôt dans son édition du samedi soir pour occuper la une des médias le dimanche, comme c’est d’usage dans la profession ?
– Pourquoi l’histoire sort maintenant ? Le timing a-t-il quelque chose à voir avec le bras de fer entre Obama et Netanyahou ? Est-ce une opération de diversion pour détourner les projecteurs médiatiques de la perte récente d’Israël contre le Hezbollah ? A-t-il à voir avec les négociations des États-Unis avec l’Iran ?
– L’histoire était évidemment prête pour être vendue à un moment donné à travers deux médias concurrents en même temps. Ces deux médias attendaient probablement le feu vert de leurs sources pour la publier. Pourquoi le feu vert a-t-il été donné maintenant ? Par qui ?
Source : Moon of Alabama
Traduit de l’américain par Afrique Asie