En décembre 2012, Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, s’était emporté contre la décision américaine de placer le Front d’Al-Nosra, la filiale officielle d’Al-Qaïda en Syrie, sur la liste des organisations terroristes. Va-t-il le regretter ou démissionner à la lumière du « bon boulot » que cette nébuleuse terroriste vient d’accomplir au cœur de Paris ?
Le chef du MI5, service de renseignement britannique, a déclaré qu’un groupe extrémiste en Syrie projetait « des attentats de grande ampleur » en Occident.
Parlant à Londres au lendemain de l’attentat meurtrier commis à Paris contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, qui a fait douze morts, Andrew Parker, directeur général du MI5, a évoqué le risque d’attaques qui pourraient être commises par des combattants appartenant à divers groupes et revenant de Syrie. Bien que la menace la plus évidente soit celle de l’organisation Da’ech, des extrémistes appartenant à des groupes liés à Al-Qaïda constituent également un danger, a déclaré M. Parker.
« Nous sommes toujours confrontés à des complots plus complexes et plus ambitieux qui suivent l’approche, malheureusement bien établie aujourd’hui, d’Al-Qaïda et de ses imitateurs : des tentatives pour provoquer des pertes de vies massives, souvent en attaquant des moyens de transport ou des objectifs symboliques », a-t-il dit.
« Nous savons par exemple qu’un groupe de terroristes d’Al-Qaïda en Syrie projette des attentats de grande ampleur contre l’Occident », a déclaré M. Parker.
M. Parker a souhaité dans ce contexte que les services antiterroristes disposent de pouvoirs renforcés pour l’identification et la surveillance des suspects.
Cet aveu, qui n’est vraiment pas un, va-t-il préparer le terrain à un Patriotic Act européen ? Ou plus pragmatiquement, annoncer un virage de la politique européenne vis-à-vis de la Syrie ?