Il n’est pas acceptable que Paris ait abandonné sa politique d’indépendance au Proche et Moyen-Orient et ait, à l’évidence, adopté une politique qui pour le moins s’aligne sur celle de Washington : on l’a vu sur la Syrie.
En cet été tourmenté, deux conflits préoccupent fortement les chancelleries :
– l’Ukraine et ses rebelles pro-russes qui sont très vraisemblablement les auteurs du drame de l’avion malaysien qui a coûté la vie à 300 personnes
– l’attaque de la bande de Gaza par Tsahal à la suite des tirs incessants de roquettes du Hamas sur Israël.
Le conflit le plus dangereux pour la France et la paix du monde est sans conteste le conflit du Israëlo-Palestinien qui survient dans une région en voie de déstabilisation avancée voire explosive.
Quant au conflit ukrainien, la Russie n’a pas d’autres choix pour éviter tout dérapage et pour préserver sa crédibilité de membre de Conseil de Sécurité, de reprendre fermement en main « ses Russes » allogènes en mal d’indépendance.
La France est malheureusement absente de ces deux conflits, cela peut se comprendre pour l’affaire ukrainienne qui est en réalité une question qui résulte des séquelles de l’URSS et qui a un caractère régional.
En revanche, il n’est pas acceptable que Paris ait abandonné sa politique d’indépendance au Proche et Moyen-Orient et ait, à l’évidence, adopté une politique qui pour le moins s’aligne sur celle de Washington : on l’a vu sur la Syrie.
Pour résoudre la question du Proche Orient, il ne suffit pas d’interdire des manifestations pro-palestiniennes et condamner à juste titre l’antisémitisme, encore faut-il agir à la racine du conflit. Faute de quoi, la France sera accusée de s’aligner sur un camp contre l’autre.
La France doit se montrer proactive au Proche et Moyen-Orient pour rechercher et imposer une solution.
Ses intérêts ne sont pas d’un côté du conflit à l’exclusion de l’autre.
Elle doit travailler à une solution qui prenne en compte la réalité palestinienne comme la sécurité d’Israël.
La meilleure sécurité pour Israël est la constitution d’un Etat Palestinien viable.
Membre de l’Union Européenne, premier bailleur de fonds à la Région, elle doit utiliser ses moyens pour imposer une solution qui passe par deux Etats viables.
A défaut, notre pays apparaîtra de plus en plus comme le porteur de valise de Washington.
* Jacques MYARD est Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte, Président du Cercle Nation et République