De 480 à 900 éléphants ont été tués dans le nord du Mozambique entre 2011 et 2013, selon un comptage aérien commandé par le WWF pour lequel une « une action internationale d’urgence est nécessaire ».
« Au parc national de Quirimbas (sur la côte nord-est), près de la moitié des éléphants observés depuis le ciel fin 2013 était des carcasses », selon le WWF. C’est le marché de l’ivoire, en hausse spectaculaire, qui en est la cause. Les braconniers vendent les défenses à 500 dollars en moyenne. Selon le WWF, « le Mozambique est désormais l’un des hauts lieux du massacre d’éléphants et de transit de l’ivoire en Afrique, en plus d’être une juteuse plateforme de transit et d’exportation de cornes de rhinocéros vers les marchés asiatiques ». La Thaïlande étant aujourd’hui un des principaux marchés mondiaux pour l’ivoire.
En juillet se tiendra à Genève une réunion sur le trafic d’ivoire dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces menaces d’extinction (CITES). D’autres ONG, Centro Vivo Terro et Wildlife Conservation Society (WCS), se sont émues de l’ampleur du braconnage d’éléphants au Mozambique, chiffrant à un millier le nombre d’éléphants tués par an et redoutant leur extinction en huit ou 10 ans. Le délit de braconnage vient seulement de faire l’objet d’une loi votée au parlement mozambicain en avril dernier, prévoyant des peines de prison et des lourdes amendes.
Reste à lutter contre les causes profondes du braconnage, selon le WWF, qui cite notamment la « faible surveillance, des frontières poreuses, la corruption, le manque de coordination institutionnelle, la législation existante, des conflits entre éléphants et population locale, (…) et le manque de considération pour la faune sauvage de la population en général ».