La Syrie a accepté de montrer aux inspecteurs de l’AIEA le réacteur minuscule à Damas. Mais, comme l’a communiqué le directeur général de l’agence Yukiya Amano, la situation dans le pays ne permet pas d’envoyer les experts là-bas. Entre-temps, le ciel au-dessus de Damas se couvre de nouveaux nuages. Le président des États-Unis Barack Obama a demandé officiellement au Congrès l’autorisation de la tenue de l’opération militaire en Syrie.
La Syrie n’a pas d’arme nucléaire et n’a jamais aspiré pas à son élaboration. Le seul réacteur dans le pays est une source minuscule de neutrons. Il est disposé près de Damas et il est utilisé exceptionnellement dans des buts scientifiques et médicaux. L’AIEA le savait. Les pouvoirs de la Syrie sont prêts à ouvrir l’accès au site aux inspecteurs internationaux pour mettre fin aux spéculations à ce sujet. Quant à l’arme chimique, le processus de sa liquidation va à toute vitesse. Initialement, 1 300 tonnes de munitions devaient quitter le territoire avant le 5 février. La situation dans le pays a empêché de respecter les délais, et Damas a demandé de les prolonger jusqu’à mai. Cela n’a pas arrangé l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Finalement, les parties se sont mises d’accord que les substances hautement toxiques seraient emportées du pays à la fin d’avril. Cette condition est tout à fait réaliste si les forces extérieures ne sont pas intéressées par l’inverse, estime le rédacteur en chef du journal Courrier militaro-industriel Mikhaïl Khodarenok.
La quantité d’armes chimiques en Syrie n’est pas illimitée. Il s’agit surtout des munitions chimiques pour les systèmes de tir par rafales et les bombes d’aviation. Le projet de venir à bout de cela en avril semble plus que réaliste. Naturellement, si son exécution n’est pas influencée par quelques circonstances externes. Par exemple, le renforcement de l’antagonisme armé entre divers groupements, acteurs du conflit syrien ou quelques autres facteurs externes. Les principaux joueurs qui réchauffent l’antagonisme armé en Syrie sont toujours le Qatar et l’Arabie Saoudite. S’ils augmentent le financement des groupements armés syriens, il est tout à fait possible que cela influence les plans de la destruction de l’arme chimique.
L’arrêt du désarmement chimique signe pour Damas l’invasion militaire externe. En particulier, le président des États-Unis Barak Obama a demandé aux sénateurs l’autorisation de le faire. Le prétexte officiel est la prévention de l’application ultérieure de l’arme chimique par le régime d’Asad contre le peuple syrien. Et il n’est pas important pour eux que les inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction de l’arme chimique, le représentant du secrétaire général de l’Onu Lakhdar Brahimi et les experts internationaux soient satisfaits du déroulement de la liquidation de l’arme chimique.
Le moment opportun est apparu maintenant. L’automne dernier, la Russie a empêché de porter le coup sur la Syrie. Mais actuellement, l’attention de Moscou est détournée de la région proche-orientale. Près de ses frontières, chez le voisin le plus proche et l’ancien partenaire, en Ukraine, il y a un conflit intérieur grave. La population russophone de la Crimée s’est adressée à la Russie avec une demande de protection contre les persécutions du côté de Kiev. Nul n’avait de doutes que Moscou ne laisserait pas les siens en danger. Mais les États-Unis, poursuivant leurs buts en Ukraine, sont mécontents de ce soutien. Ayant menacé Moscou de l’isolement et de sanctions, Washington s’est mis de nouveau à jouer la carte syrienne.
Lundi, le chef de la diplomatie russe Sergei Lavrov a examiné la situation en Syrie avec le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon et le représentant spécial de l’Onu Lakhdar Brahimi. Les parties sont d’accord sur la nécessité de la poursuite du dialogue entre les forces adverses et insistent sur le règlement pacifique du conflit syrien.
Source : La Voix de la Russie
https://french.ruvr.ru/2014_03_04/La-carte-syrienne-dans-le-jeu-politique-occidental-7738/