En insistant dans son dernier livre (Nouvelles Affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon, Éd. Fayard, 2014) sur l’origine biafraise supposée du président Ali Bongo, le journaliste français Pierre Péan a donné un sacré coup de main à l’opposition. N’ayant pu jusque-là élaborer aucune stratégie sérieuse contre le chef de l’État, une partie des opposants, désormais regroupée au sein d’un Front uni pour l’opposition gabonaise, a retrouvé des couleurs en s’engouffrant dans la brèche de sa filiation présumée douteuse. L’écrivain à sensation accuse Bongo d’être un enfant adopté né au Biafra et l’opposition accuse celui-ci d’avoir fourni un faux acte de naissance pour briguer la magistrature suprême.
Que l’État gabonais ait porté plainte contre lui, que la famille Bongo se soit désolidarisée de ses allégations n’a pas empêché le Front uni de saisir le tribunal de première instance de Libreville. La plainte pour faux en écriture publique déposée vise « un acte de naissance établi le 29 mai 2009 au 3e arrondissement de Libreville, pour servir la marche du pouvoir d’Ali Bongo ». Mais les suites de cette procédure judiciaire paraissent plutôt minces, la justice gabonaise n’étant pas habituée à pareils coups d’éclat.