Né Lambo Sandjo Pierre Roger dans une ville frondeuse de Mbanga longtemps régie jusqu’à la fin des années 1990 par des lois d’exception héritées de la brutale répression du régime Ahidjo, l’artiste-musicien qui se faisait appeler Lapiro, s’est éteint le 16 mars à Buffalo, aux Etats-Unis, où il s’était réfugié, après sa sortie de prison au Cameroun, il y a trois ans, des suites d’un cancer.
Jeté en prison par le régime Biya, qui ne lui avait pas parsonné d’avoir pris fait et cause pour les jeunes qui, en 2008, s’étaient violemment opposés à un énième tripatouillage de la constitution rendant le chef de l’Etat camerounais éligible à vie, Lapiro avait longtemps dénoncé des conditions de détention sévères. Avec son décès, c’est l’une des rares voix qui continuaient, en dépit d’un climat hostile, à s’opposer frontalement au monarque camerounais qui s’éteint.