« L’ampleur de cette victoire aux allures de plébiscite exprime l’immensité des attentes de la population, j’en prends toute la mesure », déclarait Macky Sall à l’issue de son élection, le 25 mars 2012 à la présidence du Sénégal. Si l’atmosphère était bien morose lors du premier anniversaire de ce triomphe, témoignage du scepticisme des Sénégalais quant à la capacité du nouvel élu à répondre à leurs besoins primaires (électricité, baisse du coût de la vie), l’an 2 apparaît d’un meilleur cru. Le successeur d’Abdoulaye Wade a gagné quelques points à travers des mesures spectaculaires en faveur de la baisse des prix du logement à Dakar. Sa cote est également remontée après le relatif succès de son « club » de Bercy, qui lui a permis d’obtenir des promesses de financement de son « Plan Sénégal émergent ».
Toutefois, au niveau politique, Macky Sall n’est pas parvenu à maintenir la large cohésion qui l’avait porté au pouvoir. Des poids lourds de cette alliance ont quitté le navire, et le président ne donne pas l’impression de se battre pour que les mécontents reviennent, convaincu qu’il est de sa popularité. Le premier test de cette méthode jugée cavalière par ses alliés d’hier, ce sont les prochaines élections municipales de juin. Les sondages, pour l’instant, ne donnent pas le parti de Macky Sall et la coalition amputée qui le soutient, victorieux. Mais, au palais présidentiel, la réponse est toute trouvée en cas de défaite : ce n’est qu’un scrutin local.