L’élection d’Israël à la tête du comité juridique de l’Assemblée générale de l’Onu est un affront à la communauté internationale et une violation des propres règles de l’organisation internationale fondée, à l’origine, pour garantir la paix dans le monde. Depuis 1945, plus de 700 résolutions ont été votées par l’Assemblée générale de l’Onu dont 450 ont condamné Israël. En 1948, Israël fut admis comme membre de l’organisation, à condition d’accepter la résolution 148 lui demandant de se retirer des territoires palestiniens occupés et d’appliquer aux réfugiés palestiniens chassés de leurs terres un droit de retour et à compensation. En 2016, près de 70 ans après !, cette résolution – et 400 autres résolutions similaires – n’a toujours pas été respectée.
En 1975, l’Assemblée générale de l’Onu adoptait une résolution établissant que le « sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale », avant de la révoquer le 16 décembre 1991, sous le diktat des États-Unis, après la chute de l’Union soviétique. Israël est également le seul pays du Moyen-Orient à refuser de signer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires dont il s’est lourdement équipé auprès de ses fournisseurs allemands et américains. Et la liste de ses méfaits est longue : crimes de guerre, droit bafoué des enfants palestiniens (350 emprisonnés aujourd’hui), construction du mur en violation des décisions de la Cour internationale de justice, non-respect des accords signés…
La nomination des présidents de comités attachés à l’Assemblée générale n’exige pas, statutairement, de vote. C’est le Yémen, au nom du groupe arabe, contestant ce choix, qui a exigé un vote, lequel s’est déroulé à bulletin secret. Cependant, il a rapidement été évident que l’élection de Danny Danon, l’ambassadeur israélien à l’Onu, avait été soutenue par les représentants des pays occidentaux et de quatre pays arabes supplétifs : l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Jordanie. « Israël est un leader mondial en matière de droit international et dans la lutte contre le terrorisme. Nous apprécions d’avoir l’occasion de partager notre compétence avec les pays du monde », a déclaré Danny Danon sans rire. Il est vrai que son collègue saoudien, lui, a été élu en 2015 à la tête d’un groupe de cinq diplomates, dont le rôle est notamment de choisir les experts chargés d’observer et rapporter les atteintes aux droits de l’homme dans le monde.