Il n’y a pas qu’en Syrie, au Nord Mali, en Tunisie ou en Libye que les nervis wahhabites, alliés de l’occident, sèment la terreur !
En décembre 2011, ils étaient environ 500 à envahir des maisons de chiites dans le village de Nangkernang, sur l’île de Madura. Des habitations (plus de 300 personnes ont été expulsées de leurs maisons), un internat et des lieux de cultes ont été détruits. Selon les habitants, la police est du côté des agresseurs et une seule personne a été accusée de l’attaque du village et condamnée symboliquement à trois mois de prison. Depuis, financées par l’Arabie saoudite, les attaques n’ont pas cessé. Plus de 200 personnes ont quitté le centre de Madura pour se réfugier dans un camp à Sampang installé dans un stade couvert. « Convertir les Chiites à l’islam sunnite conformément à la majorité des Indonésiens serait la meilleure façon d’empêcher les violences », considère Suryadharma Ali, ministre des Affaires religieuses qui ne cache pas ses sympathies pour ces tueurs. Aujourd’hui, les réfugiés sont interdits de sortie du « camp » de Sampang et, surtout, de retourner chez eux pour ceux qui le désirent, alors qu’en même temps, le gouvernement a annoncé qu’il mettait fin à leur approvisionnement en eau et en nourriture.
Les chiites, même s’ils représentent la minorité la plus importante et subissent les agressions les plus meurtrières, ne sont pas les seuls à être réprimés aujourd’hui en Indonésie. Les « musulmans libéraux » et ceux de la secte Ahmadiyah, mais aussi les Chrétiens et les membres des communautés indigènes traditionnelles, et plus récemment les Hindous, sont aussi victimes de la violence wahhabite. De nombreuses mosquées ont été construites grâce au financement de l’Arabie saoudite et ont pour mission de développer le wahhabisme. Les haut-parleurs ont fleuri sur les toits et divulguent leur propagande religieuse appuyée par la distribution de tract et pamphlet.
La discrimination et l’agressivité envers les minorités ne sont pas chose nouvelle en Indonésie qui comptait au recensement de 2010, 237,6 millions d’habitants, occupant la quatrième place mondiale. Les génocides non plus. Lors du coup d’État de Suharto, en 1965, entre 1 et 3 millions de démocrates, principalement des membres du puissant parti communiste d’alors, ont été tués. L’île de Bali, notamment, aujourd’hui destination exotique privilégiée du tourisme international, a été le lieu de massacres particulièrement massifs. Mais il y eut aussi Timor Este où 30 % de la population a été tuée par les armes ou la privation de nourriture, et la Papouasie où un bilan en 2011 fait état de 100 000 déplacés, près de 400 000 tués (dont toute la population de plusieurs villages) depuis le début de l’insurrection menée par l’Organisation pour une Papouasie libre contre l’occupant indonésien.
(avec Asia Times online)