En 2011, sans la moindre considération de ses particularités sociologiques et anthropologiques, l’OTAN, conduisait une intervention militaire en Libye sans l’aval des Nations unies et de l’Union africaine.
Cinq ans après, le bilan est pour le moins désastreux. Au delà du tragique, on est dans le chaotique.
La Libye d’aujourd’hui offre le spectacle d’un pays fragmenté. Au bord du précipice. Avec des rivalités Est-Ouest, opposant Tripoli à Tobrouk ; deux gouvernements et deux parlements ; et, l’implantation d’un acteur non étatique, Daech.
Dans ce pays, mis en coupe réglée par une floraison de milices et par un djihadisme mortifère, on assiste aux ingérences d’acteurs, la Turquie, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, aux desseins peu lisibles.
De son coté, l’Union africaine (UA) de concert avec les Nations unis, s’était prononcé pour une solution de paix durable. A équidistance des parties.
Une posture qui semble aujourd’hui remise en cause par l’actuel président en exercice de l’Union africaine, le général Idriss Deby, chef de l’Etat tchadien.
En effet, selon des informations dignes de foi, Idriss Deby aurait apporté une aide significative aux troupes du maréchal Khalifa Haftar lors de l’opération « Al Karama » lancé par ce dernier, pour le contrôle des terminaux pétroliers de l’est libyen.
Une initiative qui pourrait donner au maitre de Tobrouk, suffisamment de latitude pour conquérir l’ensemble du pays.
En guise de rétribution, le président Déby aurait reçu l’équivalent de cinq mois de salaires des fonctionnaires de son pays, auxquels s’ajoutent des primes gratifiant les soldats et officiers tchadiens ayant contribué aux victoires militaires du généralissime libyen.
Toujours selon des sources, très bien informées, des troupes tchadiennes ont été positionnées le long de la frontière avec la Libye, dans les zones de Bao et l’aéroport d’Aozou. En outre, le général tchadien Saleh Touma aurait dirigé près de 400 hommes vers la zone de Faya-Largeau, au nord du pays, secondé par l’ancien commandant des forces aériennes et un conseiller militaire de la Primature, dans le but de les acheminer vers le théâtre des opérations.
Ainsi, le général Haftar devrait recevoir de nombreux renforts tchadiens, présentés comme des forces communes entre le Tchad et la Libye, dont la mission serait de « sécuriser les frontières et de lutter contre le terrorisme au sud de la Libye ». Ironie du sort, Il y a de cela peu de temps, le maréchal Haftar affirmait aux habitants de Benghazi que la présence aux côtés de ses troupes de combattants tchadiens et rebelles soudanais n’étaient que rumeurs infondées et calomnies.
Par ailleurs, il est signalé l’existence d’une cellule restreinte œuvrant au profit de Khalifa Haftar. Elle comprend : côté libyen, Yassine Ben Abde l Qadr, résidant actuellement en Egypte et l’ancien ambassadeur Ghrin Saleh Ghrin ; et, du côté tchadien, un certain Zakaria, fils du président Deby, son oncle Dossé Deby et le général Kelmi Kodémi.
En fait, les relations entre Khalifa Haftar et l’actuel président en exercice de l’Union africaine, remonteraient à la guerre tchado-libyenne, durant laquelle le Libyen fut capturé par l’ennemi tchadien d’alors.
Toutes ces informations, mettent à nu l’activisme du président tchadien, en flagrante contradiction avec les position affichées par l’Union africaine. Et sont dommageables pour l’image d’un continent en proie à des défis titanesques.