Interviewé le 16 mars dernier sur France-Culture par Laure Adler, le cinéaste israélien Avi Mograbi estime qu’Israël est un État “nationaliste, xénophobe et fasciste” où une droite dure “détient 3 millions de personnes qui n’ont aucun statut ni aucun droit” du fait de l’occupation des territoires palestiniens.
Dans l’émission “Hors-Champs”, Avi Mograbi a déclaré qu’“Israël n’est même plus une démocratie pour les seuls juifs”, mais seulement pour “les juifs de droite”.
Il a souligné que dans cet État, où le mariage civil n’existe pas, où l’union comme le divorce des couples est à la merci des rabbins, étant donné l’absence de séparation entre la religion et l’État, “il n’y a plus de place pour la liberté d’expression”. Ironiquement, pour le cinéaste israélien, c’est la loi qui dans son pays interdit d’inciter à boycotter Israël qui représente le symptôme même de la fascisation de l’État. Or cette loi est plutôt moins répressive que la récente jurisprudence (contestée) en France…
Avi Mograbi: « Vous ne voudriez pas être palestinien en Israël, croyez-moi. »
“Tout est sous contrôle d’un gouvernement qui ne veut pas de la paix, qui maintient Israël dans une impasse, en faisant en sorte qu’il n’y ait pas de solution”. “Et aucun dialogue, aucune paix ne sera possible tant qu’Israël continuera à occuper la Cisjordanie et Gaza”, a estimé le cinéaste israélien, en expliquant qu’une “solution à deux États” n’est même plus envisageable, étant donné la très faible probabilité pour que le demi-million d’Israéliens installés dans les colonies en partent. Avi Mograbi confesse qu’il lui a fallu beaucoup de temps pour comprendre que “l’idée de deux États ne peut pas fonctionner”, et à ses yeux une chose au moins est claire désormais : la fin de l’occupation des un préalable à toute amorce de solution. “C’est sans doute un fascisme différent de celui qu’on a connu en Europe avant et pendant la deuxième guerre mondiale, dans la mesure où la plupart des Israéliens acceptent ce contrôle, ayant été convaincus que le monde entier veut nous attaquer”, a-t-il encore commenté, en donnant des exemples concernant la manière dont Israël cherche à étouffer toute critique, notamment de la part des ONG israéliennes de défense des droits de l’Homme. Se déclarant “favorable au boycott d’Israël” pour ces raisons, “même s’il est interdit en Israël”, Avi Mograbi a clairement dénoncé “un système d’apartheid, qui présente certes des différences avec celui de l’Afrique du Sud mais n’en est pas moins un régime d’apartheid.” Le cinéaste s’est également indigné du sort réservé aux réfugiés érythréens par Israël, qui les emprisonne dans le désert. Un enregistrement de l’émission (fichier .mp3) est téléchargeable ICI Source : https://www.franceculture.fr/recherche?q=laure+adler# Avec
CAPJPO-EuroPalestine
|