L’assassinat de la célèbre écologiste hondurienne Berta Caceres, le 3 mars dernier, a soulevé une vague d’indignation internationale. Dirigeante et cofondatrice du Conseil civique d’organisations indigènes et populaires du Honduras (Copinh) Berta Caceres a été tuée par deux hommes encagoulés qui ont pénétré à l’aube dans sa maison à La Esperanza, une ville à 190 km à l’ouest de la capitale Tegucigalpa. Elle s’était battue pour la préservation du fleuve Gualcarque menacé par un projet hydroélectrique. La société Desarrollos Energéticos Sociedad Anonima (Desa) et les institutions financières, qui soutiennent le projet, sont montrées du doigt. L’exécution aurait été commanditée par les services de l’État, réputé pour ses nombreuses violations de droits de l’homme et exécutions extrajudiciaires.
Le 16 mars, Via Campesina, le Mouvement des paysans du monde, a dénoncé une nouvelle fois la violence dont sont victimes les paysans du Honduras. Emprisonnements, torture, assassinats, « au cours des dernières semaines la situation s’est dégradée avec la prolifération de tueurs à gages ». Sont visés en premier lieu les paysans qui revendiquent les terres ou luttent contre les expulsions pour l’implantation de barrages, mines et agrobusiness.
Dans le département de Cortés, plus de 100 policiers et membres de la police militaire et des forces armées sont intervenus contre les membres et dirigeants de la communauté de Rio Chiquito et ont envahi un territoire récupéré par 150 familles, dont plus de 75 avaient reconstruit leur habitat. Via Campesina dénonce l’assassinat de Nelson Garcia, dirigeant régional du Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras, et la condamnation à dix ans de prison de David Romero, journaliste de Radio Globo, qui avait dénoncé les détournements de fonds de la Sécurité sociale et les actes de corruption touchant le pouvoir. (www.viacampesina.org)