C’est à la quasi-unanimité que le Parlement du Soudan a approuvé, le 16 octobre, les accords signés le 27 septembre avec le Soudan du Sud sur le pétrole et la sécurité. Ces accords ont été conclus sous la médiation de l’Union africaine, dont l’équipe est dirigée par Thabo Mbeki. Les présidents Omar al-Bachir (Soudan) et Salva Kiir les avaient alors salués car ils mettaient fin aux principaux contentieux entre les deux pays.
Le Soudan du Sud, qui a hérité de 75 % du pétrole que produisait le Soudan avant la séparation, dépend de son voisin du nord pour l’exportation du brut, via le pipeline qui relie le sud à Port-Soudan. La question des droits de passage du pétrole à travers le Soudan avait envenimé les rapports entre les deux pays. Salva Kiir avait décidé, en janvier, l’arrêt de la production lorsque Khartoum s’était payé sur le pétrole transporté. L’accord actuel règle le problème et préconise la mise en place d’un « mécanisme politique et de sécurité conjoint » et d’une « zone frontalière démilitarisée en cours d’activation ». Large de dix kilomètres de part et d’autre de l’actuelle « ligne de contrôle », cette zone tampon est censée éviter la reprise des affrontements frontaliers et couper les lignes d’approvisionnement des groupes rebelles actifs dans les régions soudanaises du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu. Khartoum accuse Juba de les soutenir. Enfin, les discussions sur le tracé frontalier définitif et sur le statut futur de la région d’Abyei se poursuivent.