La commission des questions politiques de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a dénoncé mercredi les conditions carcérales que le gouvernement irakien entend imposer à des opposants iraniens réfugiés sur son sol.
Le « camp Liberty », une ancienne base de l’armée américaine proche de l’aéroport de Bagdad, qui doit accueillir une partie des 3.000 réfugiés iraniens du camp d’Achraf, est en passe d’être transformé en prison, affirment-ils dans une déclaration adoptée à Strasbourg.
Le territoire initialement alloué aux résidents « a été réduit de 80 fois » et ceint de murs de béton, selon le texte de cette déclaration.
« La police irakienne doit être impérativement présente à l’intérieur du camp et la liberté de circulation est proscrite », précise-t-elle.
La commission des questions politiques demande au gouvernement irakien de respecter les normes internationales en matière d’accueil des réfugiés et « lance un appel au Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies pour qu’il défende leurs droits ».
Le camp d’Achraf, dont le gouvernement irakien veut obtenir l’évacuation, accueille depuis 25 ans plus de 3.000 opposants appartenant à l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), qui est considérée par les Etats-Unis et l’Iran comme un groupe terroriste.
La situation de ces réfugiés, reconnus comme tels par les Nations unies, est devenue critique depuis qu’en 2009 l’armée américaine a cédé le contrôle du camp aux autorités de Bagdad, lesquelles ont amorcé un rapprochement avec Téhéran dont l’OMPI craint de faire les frais.
Plusieurs centaines de ces réfugiés devraient être accueillis par les pays occidentaux d’ici à la fin de l’année. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)
Source : Reuters / Afrique Asie