J’ai, il y a des lustres, et même des lampadaires comme pourrait en vendre l’antiquaire Brimo de Laroussilhe, que j’ai la chance de connaitre le merveilleux Nicolas Brimo, « Directeur des publications du Canard Enchainé ». Traduisez : c’est lui qui a engagé le plus d’argent dans le système coopératif qui préside au fonctionnement du Canard Enchainé, à celui de la gestion de son matelas de 128 millions d’euros. C’est donc lui qui est le meilleur journaliste. Comme moi, en ces très vieux temps, il était mince, gentil, discret, courtois et roulait sur une modeste moto rouge.
Aspiré dans son sillage, comme le cycliste derrière derny, je me suis retrouvé peu de temps à travailler au Canard. Le plus beau jour de ma vie. Je quittais la presse pourrie et bourgeoise, le monde du mensonge pour celui d’une vérité sans frontière. Premier repas collectif, avec la rédaction, et lourde déception : l’un pleurait sur le prix de la réfection de la façade de sa maison (à Neuilly je crois), l’autre sur le prix des pavés –et il fallait encore poser- livrés dans sa campagne de Normandie. J’ai eu l’impression du type qui fait un faux numéro et tombe sur le MEDEF plutôt que sur la Fédération Anarchiste. Je suis parti.
Plus tard, sur des photos publiées dans la presse, j’ai vu que mon ami Brimo fréquentait Latché, la bergerie de Mitterrand. Où la paille des chaises était encore chaude du cul de Bousquet. Pas grave. On ne choisit pas les amis de ses amis. Repentance ? Brimo et son Canard resteront d’imperturbables sionistes. J’use de ce mot avant qu’il ne soit officiellement criminalisé. Ainsi, le pauvre Jeremy Corbyn, patron de l’opposition de gauche au Royaume Uni, s’est vu dans le Canard et en titre, qualifié « d’antisémite ». Bon, ce serait trop facile. Je ne vais pas évoquer ces quelques vieilles plumes de l’hebdomadaire qui, à l’époque où la mode était à l’eau de Vichy, ont eu bien du mal à se mettre au vin rouge. D’aucun contraint de s’exiler après-guerre pour fuir la menace de châtiment. Nul n’est parfait.
Sauf erreur de ma part c’est bien dans le Canard qu’en 1985 j’ai lu que les « services anglais » avaient coulé le Rainbow Warrior ? Puis suivi encore le feuilleton « Trottinette et l’Encornet », où il s’agissait de dégommer Léotard et Gaudin… En suivant les infos blindées d’un « général », qui n’était en fait qu’un éleveur de poules, mais aussi inventeur du moteur à eau.
Dernier avatar, un petit papier qui, la semaine passée s’en vient au secours d’un Macron englué dans le goudron du Benalla : « mais non mais non, pas d’échange significatif. D’ailleurs ce Benalla est un harceleur téléphonique du pauvre président sans défense. Juste deux twittes et puis s’en vont. » Mais non mais non ! Le tapage sur tout cela provient de Djouhri. Un type qui est claquemuré, et le plus souvent à l’hosto, en Angleterre… Et je précise pour nos lecteurs que je n’ai pas vu cet homme depuis près de vingt ans et que mon seul salaire a été un coup de rouge. C’est fou le pouvoir qu’ont les cardiaques sur la Présidence de la République, depuis les bords de la Tamise ! Le spiritisme sans doute.
En revanche que Benalla soit tombé dans les mains d’un certain Philippe Habadou Solomon, un « homme d’affaires » de Tel Aviv qui, en 2014 déclarait à propos de son rôle dans le chaos libyen : « être impliqué dans ce pays me permet de surveiller les trafics entre les islamistes locaux et le Hamas » ! Etonnant commerçant. Le premier qui dit au Canard que l’arrière petit cousin de ce Habadou est membre du Mossad est un « complotiste ».
Source : Proche et Moyen-Orient.ch