La diva algérienne est morte ce jeudi 17 mai au Caire d’une crise cardiaque, à l’âge de 72 ans. Véritable star du monde arabe, elle laisse derrière elle un héritage musical exceptionnel et des millions de fans en deuil.
La célèbre chanteuse algérienne Warda al-Jazaïria est décédée ce soir d’une crise cardiaque au Caire, à l’âge de 73 ans, selon des informations rapportées par la chaîne panarabe al-Arabiya. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a demandé à ce que la chanteuse, née en 1939 d’un père algérien et de mère libanaise, soit enterrée en Algérie.
Surnommée la « Rose algérienne », cette diva de la chanson d’amour a vendu plus de 100 millions d’albums à travers le monde pour un répertoire comprenant plus de 300 chansons.
Une de ses chansons, « El Ghala Yenzad », fait l’éloge de la famille du Prophète, mais aussi de l’ancien leader libyen Mouammar Kadhafi. À cause de cette chanson, la chanteuse algérienne avait été interdite en Égypte durant trois années. Warda avait dû intervenir auprès de Jihane Sadate, la femme du président égyptien à l’époque, afin que ce dernier daigne lever cette interdiction.
Née en France, à Puteaux, en 1939, elle était le fruit d’un mariage entre un Algérien originaire de Souk Ahras et d’une Libanaise. Douée pour le chant, Warda commence à se produire dès l’âge de 11 ans dans l’établissement de son père, le Tam Tam, situé dans le Quartier latin, à Paris. Pendant la guerre d’indépendance en Algérie, elle se fait connaître dans le monde arabe à travers ses chants patriotiques et décide de faire don de ses recettes au FLN.
Dès 1958, son militantisme la conduit à quitter la France. Elle se réfugiera alors à Rabat, puis à Beyrouth, avant de rejoindre l’Algérie dès 1962. Mais de retour au pays, Warda devra tirer un trait provisoire sur sa carrière, son mari lui interdisant de chanter. Ce n’est qu’en 1972, à la demande du président Boumediène, qu’elle reprend le micro pour célébrer le dixième anniversaire de l’indépendance algérienne.
Avec plus de 300 chansons à son actif, dont les inoubliables Dendana, Fi Youm ou leila, Batwannes bik, Harramt ahibbak, Essaidoune, Wahas, Andah alik ou encore Awqati btehlaw, Warda avait conquis le cœur de millions d’admirateurs, dépassant les frontières et les barrières en tous genres. En 2009, la diva s’était produite à Rabat lors de Mawazine, devant des dizaines de milliers de spectateurs en extase. Presque trois plus tard, jour pour jour, ses fans Marocains se souviennent certainement avec émotion de ce grand moment. Mais aujourd’hui, c’est tout le monde arabe qui est en deuil après la disparition de cette ambassadrice exceptionnelle. Même si elle nous a quittés, nul doute que son souvenir restera gravé et sera transmis aux prochaines générations. Alors Warda, nous te disons tous : batwaness bik.
N.B. Trois mois avant sa mort, elle avait adressé une lettre ouverte aux officiels de la chaîne qatarie Al-Jazeera, la critiquant pour sa couverture du printemps arabe.
« Vous avez tué des milliers de Libyens et vous continuez de faucher un grand nombre d’innocents en Syrie (…) Vous jurez n’avoir porté aucune arme, et moi je vous réponds que vous avez l’arme de destruction massive la plus puissante : les médias. Si vous faites un mauvais usage des médias, vous tuerez les fils de l’arabisme », aurait-elle écrit selon différents médias qui ont rapporté l’histoire. « Si vos maîtres touchent leur salaire du pétrole, vous touchez les vôtres du sang arabe parce que vous êtes des marionnettes dans leurs mains sales, et plus vous mentez, lancez des fatwas et faites perdre la vie aux gens, plus vous êtes payés ! », aurait également écrit Warda en s’adressant à Al-Jazeera.
Source : https://www.aswat.ma/fr/loisirs/actualite-loisirs/warda-al-jazairia-la-reverence-dune-legende/1833 et agences.