Alors que Donald Trump annonçait de nouvelles sanctions et menaçait le Venezuela d’une intervention militaire, Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, a rencontré, le 25 août, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, au siège de l’organisation, à New York.
S’adressant à la presse, il a qualifié de « pire agression » les nouvelles sanctions américaines. Les sanctions financières incluent l’interdiction aux banques étatsuniennes d’opérer de nouvelles transactions avec le gouvernement et avec la compagnie nationale pétrolière PDVSA. L’objectif officiel de la Maison Blanche est « d’enlever à la dictature de Maduro, une source cruciale de financement pour maintenir son régime illégitime, de protéger le système financier américain de toute complicité avec la corruption vénézuélienne et l’appauvrissement du peuple vénézuélien, et de permettre l’aide humanitaire ». Les sanctions interdisent les transactions en bons émis par le gouvernement vénézuélien et sa compagnie pétrolière. Elles interdisent, également, les transactions avec certains bons existants dans le secteur public et le paiement des dividendes au gouvernement vénézuélien.
Cependant, sous la pression de l’industrie pétrolière américaine, les sanctions ne prévoient aucune interruption des exportations de pétrole vers les États-Unis, exportations aussi cruciales pour l’économie vénézuélienne que pour l’activité de raffinage aux États-Unis.
Mike Pence, le vice-président américain déclarait quqelques jours auparavant, anticipant sur les sanctions, que les États-Unis « ne resteront pas les bras croisés pendant que le Venezuela s’écroule » et que les Vénézuéliens ont un « droit fondamental » à la liberté. Quelques jours plus tôt, il avait rencontré, à Miami, des opposants exilés vénézuéliens auxquels il avait exprimé sa solidarité avec les actions visant « à défendre la démocratie » au Venezuela.
Il est clair que l’opposition vénézuélienne a largement pesé sur la décision de nouvelles sanctions par Donald Trump. Elle est dirigée, entre autres, par Enrique Capriles Radonski, ex-candidat à la présidence, issu des deux plus puissantes familles vénézuéliennes à la tête de plusieurs conglomérats immobiliers et médiatiques. Militant d’extrême droite (Tradicio, Familia y Propiedad) dans les années 1980, il fonde Primero Justicia en 2000 et s’allie à l’International Republican Institute, branche internationale du parti républicain américain dont le président, à l’époque, est George W. Bush qui, déjà, lui apporte son soutien face à Hugo Chavez. Un soutien qui passe par le National Endowment for Democracy (NED) dans lequel on retrouve le milliardaire George Soros et la CIA.
Jorge Arreaza, a dénoncé le fait qu’en même temps qu’elle a obtenu des nouvelles sanctions qui ne peuvent qu’accroître la crise et le chaos dans le pays, l’opposition accuse le gouvernement Maduro d’avoir provoqué ces mêmes sanctions. Il a, également, dénoncé la menace d’agression militaire américaine brandie par Donald Trump. « J’espère que nous ne connaîtrons pas une telle barbarie à notre époque », a-t-il dit, ajoutant que « si le Venezuela est attaqué, soyez assurés que les Fores armées de la République bolivarienne et le peuple du Venezuela défendront leur territoire, leur intégrité, leur dignité, leur indépendance et la souveraineté, jusqu’à leur dernier souffle ». Le 26 août, et pendant trois jours, 200 000 soldats et 900 000 miliciens, réservistes et civils armés participaient à des exercices militaires du nom de « Souveraineté bolivarienne 2017 », suivi de manoeuvres de combat des forces armées.
Jorge Arreaza a, également, appelé le peule vénézuélien à rester uni sur la question des sanctions américaines. Selon lui, l’opposition qui « est allée à Washington pour obtenir ces sanctions », « essaye, maintenant, de convaincre le peuple que c’est la faute de Nicolas Maduro, ajoutant, C’est absurde… et le monde doit le savoir ».
Jorge Arreaza a appelé les organisations internationales, comme l’ONU « à jouer le rôle pour lequel elles ont été créées ». La réaction « la plus naturelle », selon le ministre des Affaires étrangères, serait « de reconnaître que la souveraineté de (notre) pays, doit être respectée, de refreiner les tentatives d’intervention dans les affaires internes du Venezuela, ainsi que la politique de décision unilatérale de sanctions qui viole les principes de la loi internationale ».
Sources :
https://www.eluniverso.com/noticias/2017/08/25/nota/6347749
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