Le ministère saoudien de la Santé a dressé le bilan officiel de la bousculade du 24 septembre à Mina. A peine publié, ce bilan a été effacé, mais c’était sans compter la vigilance de certains internautes qui ont pris le temps de le recopier.
«Le vice-ministre saoudien de la Santé Mohamed Aldowale annonce que le ministère a collecté les photos des 4 173 pèlerins décédés à Mina. Le processus d’identification des corps a commencé», pouvait-on lire dans le communiqué «furtif» publié par les autorités saoudiennes.
Le ministère précisait également que ce nombre important de morts pourrait s’expliquer par «la chaleur, la suffocation et la bousculade».
Ce décompte officiel, désormais introuvable sur le site du ministère de la Santé saoudien, précisait en outre, sans ironie aucune : «Malgré toutes les rumeurs et informations diffusées dans les médias, le ministère tient à réaffirmer que son site et les réseaux sociaux qui en dépendent sont les seules sources fiables et formelles pour toute déclaration officielle».
Jusqu’à ce communiqué, les autorités saoudiennes n’avaient reconnu, du bout des lèvres, que 800 victimes environ.
Des Marocains portent plainte contre l’Arabie Saoudite
Près de deux semaines après la terrible bousculade à Mina, près de La Mecque, en Arabie Saoudite, les familles des victimes ne décolèrent pas. Les critiques pleuvent contre l’Arabie Saoudite dont la gestion du pèlerinage est décriée. Des familles des pèlerins marocains victimes de la bousculade ont décidé ce lundi de porter plainte contre l’Arabie Saoudite devant la justice internationale, en faisant appel à un cabinet d’avocats français.
Avec cet acte, les plaignants, selon le quotidien marocain Al Massae souhaitent l’ouverture d’urgence d’une enquête sur la bousculade afin que les responsables de ce drame soient jugés. Une coordination composée notamment d’associations d’amazighes s’est également saisie de l’affaire et a pris contact avec d’autres familles de victimes marocaines du drame de Mina, pour porter plainte contre l’Arabie Saoudite devant une cour pénale internationale et revendiquer des dédommagements à l’Etat saoudien.
Les familles marocaines estiment que les causes de l’accident de Mina sont dues principalement à la façon dont a été gérée l’opération du pèlerinage et au manque des mesures de sécurité. Le procureur général de la république iranienne avait, dès le 26 septembre dernier, annoncé l’intention de son pays de poursuivre le royaume wahhabite devant les tribunaux internationaux.
19 Marocains et 464 Iraniens sont décédés dans ce drame qui a eu lieu lors du rituel de lapidation de Satan dans la vallée de Mina. Les autorités saoudiennes avaient d’abord nié toute responsabilité dans ce drame, pointant le «manque de discipline» des pèlerins. Cependant, plusieurs organisations ont affirmé depuis, que la tragédie aurait été déclenchée par la fermeture de deux routes, sur les cinq que comporte le lieu.
Source : sites web et rédaction