Est-ce le bout du tunnel dans la crise libyenne ? Tout porte à croire que, les derniers développements enregistrés sur la scène politique, confirment cet espoir tant attendu.
Trois semaines de réunion de l’Assemblée constituante libyenne ont débouché mercredi soir à Salalah (sultanat d’Oman) sur un consensus sur la future Constitution de la Libye, a-t-on annoncé de source officielle. Dans une déclaration lors de la séance de clôture, Al Jilani Abdel Salam al-Jamal, président par intérim de cette autorité chargée de rédiger la future Constitution libyenne, a indiqué que ce consensus avait été atteint «sans aucune pression». Qasem ben Mohammed al-Salhi, ambassadeur d’Oman en Libye, a fait part, de son côté, de sa satisfaction et estimé que le consensus constituait «un modèle pour résoudre des différends entre différentes parties».
Pour sa part, Mohammed al-Ghannam, conseiller chargé des affaires constitutionnelles au sein de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), a salué les efforts déployés à Salalah visant à conclure un projet de Constitution qui correspond, à ses yeux, aux intérêts de la plupart des Libyens. En dépit du chaos sécuritaire en Libye, l’Autorité constituante a poursuivi la rédaction du projet de la Constitution dont la mouture finale porte sur l’établissement d’un régime parlementaire sur la base du principe du pluralisme politique et de l’alternance pacifique au pouvoir. La Constitution doit être approuvée par référendum populaire, rappelle-t-on. D’autre part, le nouveau gouvernement libyen d’union nationale doit se mettre au travail d’urgence pour améliorer la sécurité et la situation humanitaire dans le pays, a souligné jeudi, le médiateur de l’ONU Martin Kobler devant le Conseil de sécurité. Ce gouvernement «doit passer de la salle de conférence au travail pratique», a-t-il déclaré selon des diplomates, au cours de consultations à huis clos. M. Kobler s’est montré circonspect, soulignant que les conditions de sécurité restaient «fragiles» et la situation politique instable, ont indiqué les mêmes diplomates. Plusieurs ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil ont noté des progrès mais ont souligné que la route serait longue avant de rétablir la stabilité dans le pays.
Pour l’ambassadeur russe Vitali Tchourkine, la situation en Libye «continue d’être presque catastrophique». Le gouvernement d’union «n’a pas été approuvé par le Parlement et il y a des groupes influents qui ne sont pas satisfaits des arrangements actuels», a-t-il ajouté. Il a souligné la nécessité d’établir «des autorités centrales fortes» en Libye, en particulier pour mener la lutte contre le groupe terroriste Daesh qui s’est implanté dans le pays. Ce groupe terroriste ne semble pas près de réussir à s’implanter en Libye comme il l’a fait en Syrie ou en Irak, restant perçu par les Libyens comme une force étrangère, a estimé jeudi le chef des forces armées américaines en Afrique. «Il est beaucoup plus difficile» pour les éléments de l’EI de s’implanter en Libye que cela ne l’a été en Syrie, a indiqué le général Rodriguez devant la presse au Pentagone. La Libye compte, selon le général Rodriguez, de «4 à 6.000 combattants» de Daesh, une présence qui a «doublé» sur les 18 derniers mois.
M. T. et agences
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