Le Journal officiel du 28 juin nous apprend que François Sénémaud, ministre plénipotentiaire de 2ème classe, est nommé « représentant personnel du président de la République, ambassadeur pour la Syrie », à compter du 27 août 2018.
D’une manière surprenante, il avait été nommé ambassadeur de France en Iran après avoir été directeur du renseignement à la DGSE (services extérieurs) de 2012 à 2016. Une absurdité totale, avait alors réagit Téhéran, en précisant bien qu’il ne pourrait rien faire… En faisant mijoter ses lettres de créances durant plusieurs mois, les autorités iraniennes avaient envoyé un message parfaitement clair : « il est assez inconvenant de nous proposer un espion comme représentant de la France ! » Ce choix était d’autant plus ridicule qu’au même moment, le Quai d’Orsay envoyait François Gouyette en Arabie saoudite alors que ce dernier lorgnait justement sur l’Iran. N’aurait-il pas été plus judicieux de nommer François Sénémaud à Riyad – les Saoudiens auraient été très flattés d’accueillir une grande barbouze – et François Gouyette (grand connaisseur des dossiers moyen-orientaux) à Téhéran ? La nomination de nos chères Excellences demeure l’une des procédures les plus opaques de la République : couleur politique, copinages, obédience, catégorisation sexelle, etc… Toujours est-il que sur le dossier syrien, François Sénémaud va remplacer Franck Gellet qui n’a pas fait des étincelles. A ce poste plutôt formel, on se souvient surtout d’Eric Chevallier – le copain de Kouchner – qui a tellement donné de gages à l’opposition armée syrienne qu’il coule aujourd’hui des jours très heureux comme ambassadeur au… Qatar… Marié à une libanaise (plutôt 14 mars et dans les petits papiers de Saad Hariri), François Sénémaud a pour mission de renouveler l’approche française en Syrie qui s’avère catastrophique depuis mars 2012, date à laquelle Alain Juppé avait eu l’idée lumineuse de fermer notre ambassade à Damas. Néanmoins, on souhaite à Monsieur Sénémaud une pleine réussite dans sa mission, d’autant qu’il représente « personnellement » le président de la République qui a fait de la Syrie une question « personnelle ». On s’en rend compte tous les jours que Dieu fait…