Le Collectif pour la Syrie reste perplexe devant la décision du gouvernement français d’organiser une réunion à Paris le 10 décembre prochain entre les pays « affinitaires », appellation relookée de ce qui reste des « Amis de la Syrie ».
Les participants – européens, arabes ainsi que les Etats-Unis – « soutiennent une solution politique en Syrie et refusent la logique d’une guerre totale », affirme M. Ayrault, ministre des affaires étrangères, qui appelle la « communauté internationale » à se réveiller, car « une tragédie se déroule sous nos yeux ».
Le Collectif s’interroge sur les dispositions des participants à la réunion : les ennemis les plus acharnés de la Syrie ont consacré toute leur énergie à faire capoter tout règlement négocié et à alimenter la guerre totale qui oppose sur le territoire syrien les autorités légales et leurs alliés aux terroristes et à leurs parrains. Il ne faut sûrement pas compter sur ces « affinitaires » pour abandonner le sentier de la guerre sans merci.
Non, la libération d’Alep par l’armée nationale syrienne n’est pas une tragédie, n’en déplaise à MM. Fabius et Ayrault : il suffit de voir avec quel enthousiasme les ex-assiégés votent avec leurs pieds, fuyant les quartiers contrôlés par les terroristes pour rejoindre au plus vite les zones gouvernementales, les djihadistes démocrates n’hésitant plus à tirer sur les civils qui parviennent à s’échapper.
Mensonge généralisé
L’un des aspects les plus tragiques de la guerre mondiale qui se déroule en Syrie est assurément le mensonge généralisé et la falsification des réalités, présentant comme des héros libérateurs ceux qui ont retenu en otage et martyrisé une partie de la population depuis plusieurs années.
M. Ayrault est allé jusqu’à réserver un accueil chaleureux au pseudo-« maire d’Alep-Est », « élu » par on ne sait qui, dont l’activité principale consiste à venir régulièrement en France et à y être reçu par les plus hauts responsables. Le « blocus » qu’il ne cesse de dénoncer ne semble pas s’appliquer à lui, qu’il s’agisse de ses déplacements ou de ses tenues à la mode.
A vrai dire, cette hospitalité parisienne ne saurait surprendre dans une « communauté internationale » tentée d’attribuer le Nobel de la Paix à ces « Casques Blancs » syriens qui apparaissent comme l’un des derniers avatars d’un certain charlatanisme humanitaire.
Le Collectif appelle une nouvelle fois les autorités françaises à quitter les chemins sans issue et à rejoindre le véritable camp de la paix, renouant ainsi avec la tradition diplomatique qui faisait honneur à la France.