Une double victoire pour le candidat mormont, mais pas un ras-de-marée.
Cela dit, sa « victoire » (résultats encore partiels) par 41 % contre 38 % pour Rick Santorum n’avait rien d’écrasante. Elle a plutôt « sauvé » la candidature de Romney en tant que « Front Runner » pour le prochain Super Tuesday, le 6 mars (dix primaires/caucus en une journée). Avec sa victoire en Arizona (Etat où il partait largement favori car de nombreux habitants sont mormons comme lui-même), où il l’a emporté avec 47 % contre 27 % à Santorum, Mitt Romney a désormais six Etats à son actif contre quatre pour Santorum et un seul pour Newt Gingrich, ancien et momentanément ex-æquo favori avec Romney. Gingrich espère revenir dans la course dans les Etats du Sud.
Pour le moment, le « conservateur-modéré » Romney, toujours le mieux financé, est en tête dans la course aux délégués pour la Convention républicaine qui se tiendra en Floride, fin août. Mais pour gagner, il faut avoir 1144 délégués. C’est loin du nombre détenu actuellement par Romney, d’autant plus que la majorité des Etats n’a pas encore voté. L’Arizona lui a donné ses 29 délégués, mais pour le Michigan, les règlements sont différents : tout le monde peut voter, que l’on soit membre d’un parti ou non, et les 30 délégués du Michigan sont divisés selon leurs districts congressionnels, ce qui signifie que le vainqueur et le vaincu gagneront presque le même nombre de délégués. Un système que seul les super-experts peuvent comprendre et par conséquent prévoir les résultats.
Mitt Romney s’est par ailleurs encore fourvoyé dans des expressions plus que maladroites. Essayant de se faire pardonner pour son vote contre le « Bail Out » de l’industrie automobile qui fait vivre le Michigan, il a dit devant un auditoire en proie aux difficultés d’une économie chancelante, que son épouse conduisait « deux Cadillac », marque de luxe quoique fleuron de l’industrie automobile américaine… Rick Santorum, pour sa part, a prévu que la course serait longue.
Katrina van den Heuvel, éditeur de l’hebdomadaire The Nation, a déclaré peu avant les votes de l’Arizona et du Michigan : « Ce soir, un petit pourcentage d’électeurs du Michigan va choisir soit l’extrémiste économique (Romney), soit l’extrémiste religieux (Santorum). Pour nous, les autres, la plus grande portion de la population, la décision sera beaucoup plus facile : ni l’un ni l’autre ! »