Trayvon Martin, jeune Noir de 17 ans, a été tué – sans raison – par un Blanc, George Zimmerman, autoproclamé « capitaine » du programme de surveillance de l’immeuble où habitait Martin.
Selon les journaux, Zimmerman est décrit comme « Blanc » et, en plus petit, « hispanique ». A ce jour George Zimmerman est toujours en liberté. L’événement s’est déroulé en Floride, État numéro 1 pour voter des lois en accord avec les vœux du « Gun Lobby » (lobby des armes à feu). Le but de celui-ci : bloquer tout effort de contrôler l’achat et l’utilisation des armes. L’histoire tragique de Trayvon en est le double résultat : le racisme et le laxisme en matière de contrôle et de vente et d’usage des armes.
L’élection d’un Noir comme président américain a fait espérer la fin, ou au moins la diminution du racisme en Amérique. Vain espoir : les Tea Party et autres extrémistes se sont retrouvés plus forts que depuis ces dernières décennies.
Moins d’un mois après le meurtre de Trayvon, à Chicago, Rekia Boyd, jeune fille noire de 22 ans, était tuée par une balle dans la tête par un officier de police « off-duty (en dehors de ses heures de service). Presque tout de suite, la police de Chicago a adopté la version du policier, bien que des voisins, témoins, aient donné une description tout à fait différente. Pour le « Police Superintendant » Gary McCarthy, l’action était « justifiée ».
Et la longue histoire des violences contre les Africains-Américains, actes commis par des racistes autant que par la police, continue. A Chicago, en février dernier, le jeune Stephon Watts, un Noir souffrant d’autisme, a été assassiné par un policier parce qu’il portait un petit couteau pour couper le beurre à la main, ce qui a conduit la police à conclure qu’on pouvait utiliser la force contre lui. Trayvon Martin, Stephon Watts et Rekia Boyd font partie des nombreux Africains-Américains, souvent inconnus, tués au cours des 150 années qui ont suivi la fin de la guerre civile qui a mis fin à l’esclavage.
N’oublions pas ces autres victimes, parmi lesquelles Eleanor Bumpurs, 66 ans, Noire tuée par un policier en octobre 1984, le policier a été reconnu innocent ; quatre jeunes Noirs tués en décembre 1984 par un vigile du métro new-yorkais à qui ils demandaient 5 dollars. Le meurtrier a été condamné à 8 mois de prison, mais pas pour meurtre ; Edmund Perry, 17 ans jeune Noir étudiant à l’université, tué par un policier à New York en 1985, etc… Les meurtres racistes à New York depuis les années 1980, donc celui d’Amadou Diallo en 1999 et de Sean Bell en 2006 – ont été d’une incroyable violence. Qu’on se souvienne : 41 balles dans le corps de Diallo ; 50 dans celui de Bell.